tag:blogger.com,1999:blog-76862904408765612642024-03-06T03:27:17.024+01:00Autour de Jean de Tinan <i>Frivolités poignantes</i>Aphonsinehttp://www.blogger.com/profile/06049230934742182448noreply@blogger.comBlogger23125tag:blogger.com,1999:blog-7686290440876561264.post-10594866767390207992015-03-06T14:10:00.003+01:002015-03-06T14:10:38.868+01:00Un peu de sérieuxDésormais, c'est ici que ça se passe :<br />
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<a href="http://tinan.hypotheses.org/"><b>http://tinan.hypotheses.org/</b></a></div>
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Il n'est pas impossible que je réinvestisse ici si j'arrive à trouver une complémentarité des billets mais, pour l'heure, je vais me concentrer uniquement sur le carnet de recherche.</div>
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Au plaisir de vous y retrouver !</div>
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Aphonsinehttp://www.blogger.com/profile/06049230934742182448noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7686290440876561264.post-77330727571872873732013-04-01T02:24:00.003+02:002013-04-01T02:29:31.070+02:00« Je suis le plus admirable, parfait et complet type de RATÉ que je connaisse », Lettre à André Lebey, 2 juillet 1895<div style="text-align: justify;">
Nous tirons cette lettre de jeunesse du livre d'André Lebey consacré à Tinan. Vraisemblablement composée à Jumièges, où Tinan séjourna pendant l'été avant de partir pour Honfleur passer quelques temps avec Phanette, une jeune femme entretenue. A force de se promener « dans ces allées parées du souvenir de <i>ses</i> gestes », il repense à Edith, son amour malheureux de 1893 qui inspirera la Flossie de <i>Penses-tu réussir !</i> La lettre, qui fait partie d'un ensemble de trois lettres écrites à Jumièges autour du même thème, représente un des moments de crise que Tinan décrit ensuite chez son personnage Raoul de Vallonges. Si elle n'est pas représentative du ton plus léger et moins élégiaque de ses œuvres, cette lettre est un curieux témoignage du rapport de Tinan à l'écriture et à lui-même. Nous publierons sans doute les deux autres lettres sur le sujet, afin de reconstituer l'ensemble. </div>
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiB7aXp2e3FKmwaHp6-VAy_5LiGmtFuT92Lfa5eEyJEr1C5WPNLbXjolRyAz5aR5ewM8j3wMmOFT0thMRZhd7WfF0BL1smNrWxfM5euJ7yAQshgm2dpv7AEE18SOISRSN-Tp_yjNJb4fJ0/s1600/102.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiB7aXp2e3FKmwaHp6-VAy_5LiGmtFuT92Lfa5eEyJEr1C5WPNLbXjolRyAz5aR5ewM8j3wMmOFT0thMRZhd7WfF0BL1smNrWxfM5euJ7yAQshgm2dpv7AEE18SOISRSN-Tp_yjNJb4fJ0/s400/102.jpg" width="255" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Félicien Rops, frontispice d'<i>Un document sur l'impuissance d'aimer</i></td></tr>
</tbody></table>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: right;">
2 juillet 1895</div>
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Je crois que tu ne saurais assez te féliciter d'avoir un objectif unique. Tu connais moins que moi l'« état d’âme » de se dire : De ces trois ou quatre voies d'activité qui me sont ouvertes (ou entr'ouvertes), laquelle choisir ? On ne choisit pas, on va de l'une à l'autre, on perd son temps... Et c'est pourquoi <i>jamais </i>je ne pense <i>rien </i>de convenable : j'aurai du moins la consolation de ne m'être pas trop ennuyé, et les résultats pratiques de cela n'ont <i>plus</i> d'importance pour moi.</div>
<div style="text-align: justify;">
Voilà pourquoi je rapporterai de Jumièges : 1° un roman <i>à peu près</i> fini qui serait bien s'il existait, mais qui demeurera éternellement à l'état d'<i>ébauche</i> ; 2° des notes d'embryologie spéciale incomplète ; 3° les souvenirs d'un joli flirt qui aurait pu être un joli amour mais qui demeurera <i>ébauche</i>. Je suis, mon cher André, le plus admirable, parfait et complet (enfin !) type de RATÉ que je connaisse. Voilà ce dont tu ne me sembles pas assez persuadé.</div>
<div style="text-align: justify;">
Tant que je ne m'ennuierai pas, personne n'aura d'observations à me faire, le jour où je m'ennuierai, je m'oblitèrerai... et tout cela, parce que, lorsque j'en avais dix-huit, une fillette de quinze ans m'a dit qu'elle m'aimait !</div>
<div style="text-align: justify;">
Et tu voudrais que pour ceux que j'aime, je ne m'inquiète pas à chaque fois que je les vois peu ou beaucoup s'approcher de la chose dangereuse : « <i>Le Volant !</i> »</div>
<div style="text-align: justify;">
Égoïsme, cher <i>égoïsme personnel</i>, sois loué ! </div>
<div style="text-align: justify;">
Seulement, lorsque moi, je me suis aperçu que c'était là la vraie, la seule pure, il était, pour moi, trop tard. Je voudrais qu'il ne soit pas trop tard pour les autres.</div>
<div style="text-align: justify;">
Tiens, tu uses souvent ton mépris pour des choses qui n'en valent pas la peine, qui sont <i>trop méprisables pour mériter d'être méprisées</i>, comme le bourgeois, les parents, l'art bête, etc. Que nous importent ces choses ! il faut garder tout notre mépris pour lutter un jour où il sera nécessaire contre les choses qui peuvent être plus fortes que nous.</div>
<div style="text-align: justify;">
Je voudrais qu'aujourd'hui ou demain, lorsque tu seras <i>sur le point de</i>... tu te dises :</div>
<div style="text-align: justify;">
Voilà mon ami Jean. Ce n'était pas un imbécile tout à fait. Il avait une sensibilité convenable, etc., etc., tout ce qu'il faut pour n'être pas gêné dans la vie par un<i> manque</i> quelconque : eh bien, parce qu'un jour sur le perron d'un château, il a vu une fillette blonde, et qu'il s'est laissé aller huit jours, <i>seulement huit jours</i>, à marcher à côté d'elle dans des allées du parc en se laissant conquérir par cette idée bizarre et baroque que le bonheur serait de posséder plutôt celle-là que telle ou telle de deux cents autres qu'il connaissait, eh bien, pour cela,<i> rien que pour cela</i>, il n'a plus été bon à rien ce pauvre garçon ! Il a <i>attendu </i>quoi ? Il <i>attend </i>toujours (quoi !!!) et il feuillette les occupations sans s'arrêter assez à une pour réussir – si peu que ce soit.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il couche avec des femmes jeunes et jolies – souvent – il aime cela, mais il n'y prend pas, <i>à cause de l'autre</i>, la moitié du plaisir possible : RATÉ.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il fait des études de science, ses professeurs en pensent du bien, mais,<i> à cause de l'autre</i>, il n'a pas un but assez précis pour arriver à un résultat réel. Il n'a que des curiosités : RATÉ.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il commence un roman avec application d'abord, puis : à quoi bon publier, avoir du succès, avoir... à quoi bon ? <i>puisque l'autre</i>... et il continue son roman au courant de la plume, parce que ça l'amuse, mais cela ne peut être que : RATÉ. Etc., etc.</div>
<div style="text-align: justify;">
Je t'aime de tout coeur. </div>
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<div style="text-align: justify;">
P.-S. – Ne me dis pas que tout cela n'est pas vrai, tu ne me convaincrais pas.</div>
<div style="text-align: justify;">
J'ai mal aux nerfs. Je ne t'écris pas, j'ai tort. Je t'écrirai. Écris-moi. Écrivons-nous. </div>
<div style="text-align: justify;">
Donne-moi des nouvelles : ton bachot, ton livre, nos amis, qui se marient comme des mouches, et tout le reste. Je vais commencer ma deuxième partie. (Liaison avec Stéphanette et mort de Ginette). La troisième est presque achevée, la première aussi et la quatrième est toute esquissée. Si je ne déchirais pas tant, il y a longtemps que j'aurais fini.</div>
<div style="text-align: justify;">
Le Mystère des foules est un rude livre. Si tu vois Adam, dis-lui de ma part que je l'adore.</div>
<div style="text-align: justify;">
Tu viendras ici, n'est-ce pas, en allant à Dieppe. Si tu savais comme ce parc est beau la nuit !</div>
<div style="text-align: justify;">
Je t'embrasse.</div>
</blockquote>
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<br /></div>
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<span style="font-size: x-small;">Citée dans André Lebey, <i>J</i></span><i><span style="font-size: x-small;">ean de Tinan, Souvenirs et correspo</span></i><span style="font-size: x-small;"><i>dance</i>, Paris, Robert Fleury, 1922, p.130-133.</span></div>
Aphonsinehttp://www.blogger.com/profile/06049230934742182448noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7686290440876561264.post-53375143511646006122013-03-14T00:56:00.000+01:002013-03-25T15:11:33.202+01:00Loïe Fuller vue par Jean de Tinan (avec présentation des Noctambulismes)<div style="text-align: justify;">
Jean de Tinan inaugura la chronique <span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 11.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">des « Cirques, cabarets, concerts » au <i>Mercure de France</i>, au mois de novembre 1897. Elle se termine le mois de sa mort, dans le numéro de novembre 1898. Elles furent réunies en 1921 par <b>Francis Carco</b>, qui leur écrit une courte préface et leur donne le titre de <i>Noctambulismes</i>, s'inspirant de la première phrase de la chronique : </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 11.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">« Je pense que les noctambulismes sont d'admirables procédés d'émotion. » A cette occasion, plusieurs chroniqueurs soulignèrent la qualité de ces chroniques, voyant parfois dans Tinan un créateur du genre. Ainsi Gustave Fréjaville, qui versait lui-même dans le music-hall, déclare que personne n'osa reprendre la chronique du <i>Mercure de France</i> après Tinan. Dans les faits, la </span>chronique reprendra <span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">le 1er juin 1939, sous la plume de Marcel Auriant <b>(1)</b>.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">Les<i> Noctambulismes </i>de Tinan sont encore rarement cités, bien que leur impact ait été réel sur le genre. Il faut dire qu'ils portent sur un art éphémère par essence... d'autant plus que les artistes cités n'ont pas toujours échappé à l'oubli depuis. Nous nous attarderons aujourd'hui sur une figure bien connue des adeptes de la littérature de la fin du XIXe siècle, puisqu'elle est citée à plusieurs reprises par Mallarmé et les symbolistes, et qu'elle a été l'occasion d'une réflexion sur les rapports entre le spectacle vivant et la modernité littéraire : <b>Loïe Füller</b>. L'artiste américaine faisait sensastion dans les music-halls, où elle apparaissait drapée d’une large tunique qu’elle utilisait pour produire des formes évocatrices, à l'aide d'éclairages colorés. Une révolution à l'époque. </span><br />
<br />
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">Voici ce que Jean de Tinan en dit... </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://i70.servimg.com/u/f70/16/09/97/68/800px-10.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="276" src="http://i70.servimg.com/u/f70/16/09/97/68/800px-10.jpg" width="400" /></a></div>
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<br />
<br /></div>
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<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">~ * ~ </span></div>
<div style="text-align: center;">
<i><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><br /></span></i>
<i><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><i>La danse décorative </i>classique était devenue vraiment un insupportable étalage d'affèteries conventionnelles. La grâce nerveuse que savent déployer, dans des exercices ingrats, quelques artistes admirables – et Mlle Zambelli avant toutes </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">– ne compensait tout de même pas l'humiliant ennui qu'il y avait à voir évoluer sans imprévu les sourires peints de jeunes personnes sans génie, dont les jambes sans galbe sous des tulles sans souplesse*. Pour nous plaire un peu aux chorégraphies de l'Académie nationale, il nous fallait souvent, à nous qui n'étions pas </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 11.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">de « vieux abonnés » habitués à ça quand ils étaient tous petits, une bonne volonté touchante. Il fallait toute notre confiance en l'harmonie des lyrismes antiques célébrant Terpsichora et les attitudes encore tremblantes des Tanagréennes ; il fallait aussi les éclairs de beauté pure dont parfois la maldresse de la danse spontanée des petites filles s'illumine pour que nous conservions notre foi que la danse était l'art excellent et suprême, pouvant émouvoir la sensualité jusqu'à l'idée, pour que nous attendions de déception en déception l'enthousiasme espéré, l'enthousiasme qui avait fait écrire à Cornélius Gallus ce simple vers, que nous avions grandi de rêve : Comme elle dansait, je fus saisi pour elle d'une passion subite. </span><br />
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 11.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">La Loïe Fuller est venues mériter cette passion.</span><br />
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 11.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">Je n'oserai pas écrire sur elle un article d'épithètes encore. D'abord, je m'y entends mal et puis, d'autres l'ont fait avec des ingéniosités diverses et heureuses. M. Jean Lorrain lui a offert ses phrases les plus diaptrées, M. Maizeroy ses plus lumineuses délicatesses, M. Rodenbach a aimé ses matières, M. Gabriel de Lautrec peut-être lui a donné ses plus adorables et maladives métamorphoses et M. Mallarmé a écrit </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 11.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">: « fontaine intarissable d'elle-même » ; mais rien ne m'a touché davantage que le récit fait par la Loïe de </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 11.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">« comment ça lui est venu ».</span><br />
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 11.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">Actrice en tournée, musicienne, chanteuse et femme, elle reçoit un jour une robe d'Orient, d'étoffe légère, de ces fragiles étoffes de Cos dont Pétrone écrivait : </span><br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<i><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 11.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">Aequum est induere nuptam ventu textilem</span></i></div>
<div style="text-align: center;">
<i><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 11.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">Palam prostrare nudam in nebula linea. </span></i></div>
<div style="text-align: center;">
[Un voile transparent, de ses secrets appas, </div>
<div style="text-align: center;">
Dessine les contours, et ne les cache pas <b>(2)</b>.]</div>
<br />
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 11.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">Elle s'en enveloppe et drape les plis autour d'elle pour prendre des attitudes devant le miroir </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">–</span> derrière elle le soleil illumine l'étoffe transparente </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">– elle se trouve belle et agite ses voiles...</span><br />
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">Je me plais à cette complicité du hasard, mais il faut dire combien la Loïe est une artiste consciente et extraordinaire.</span><br />
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">Elle a vraiment créé la danse nouvelle. Si elle s'est inspirée des Ménades qui dansent sur les pyxis d'Athènes, ç'a été pour surpasser aussitôt leur art, puis elle s'est surpassée elle-même, et encore </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">– la danse du Lys, dont elle nous enthousiasme ces soirs aux Folies-Bergère, contient dans sa simplicité une aussi grande émotion d'art que, quoique je sache au monde et de la femme qui s'est élevée de ses premières danses arcen-célestes et gracieuses à cette blanche et poignante splendeur, on doit tout espérer </span></span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">– si elle peut.</span></span><br />
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">Je voudrais rapporter sans commentaires un mot que j'entendis prononcer, à l'une des représentations de la Loïe, par une femme d'ailleurs laide, sans aucune élégance et dont la sotte et prétentieuse conversation m'agaçait depuis le commencement (il y en a des salons pleins comme ça). Tandis que </span></span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 11.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">« pâmée au bain des étoffes » la Loïe s'auréolait des couleurs contrastées, ma voisine murmura malgré elle et parce que tout de même elle ne pouvait plus ne pas admirer : </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 11.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">« l'électricien doit être son amant. »</span><br />
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 11.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">L'on comprend aussi quelle prodigieuse et sûre artiste est la Loïe Fuller, à aller voir celles qui l'imitent. </span><br />
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 11.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">Un si éclatant succès ne pouvait manquer de contrefaçons. Combien de jeunes personnes agitèrent des étoffes plus ou moins en cadence ? Autrefois, en 1893, Mlle Emilienne d'Alençon fut adroite et l'on savait qu'elle était jolie</span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"> – on vit au Nouveau-Théâtre cinq danseuses serpentines, ailleurs on en vit douze </span></span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">– à Londres, Miss Mary Layton </span></span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">– au Cirque d'Eté, Mlle Hélène Gérard dansa à cheval </span></span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">– Bob Walter dansa dans une basse-cour.</span></span><br />
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">Cette fois encore, les nouvelles danses de la Loïe ont été reproduites un peu partout. A Parisiana, Bob Walter dansa devant un feu de cheminée (on a refusé samedi et dimanche cinq-cent personnes (oui !) qui voulaient voir cela). A l'Olympia, <i>la</i> Roland est agréable </span></span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">– elle a même un bien joli mouvement de tête en arrière dans les cheveux, l'ovale aminci du menton se tendant renversé au-dessus du frémissement des étoffes </span></span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">– mais les gestes habiles n'ont pas encore cette parfaite liaison qui fait des draperies de la Loïe comme une émanation même de son corps presque disparu.</span></span><br />
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">Il y a, à toutes ces danses, une critique importante à faire. Nulle part, dans les conditions données, l'effet produit n'est maximum parce que ces danses n'ont absolument pas l'atmosphère musicale qu'il faudrait. Cette fois, à l'Olympia, on a essayé des cheorus, mais on ne les entend pas assez pour que l'on puisse préjuger de ce que donnerait une réalisation plus exacte.</span></span><br />
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">Partout, la musique domine trop par des cuivres et à tort. Je voudrais, dans l'obscurité, une discrétion mélodique très lointaine et interrompue... presque seulement pour que l'on s'aperçoive du silence.</span></span><br />
<div style="text-align: right;">
<i><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><br /></span></span></i></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><i>Décembre 1897.</i></span></span></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<br />
<br />
* <b>(Note de Jean de Tinan)</b>. C'est un grand charme des danses nouvelles que la draperie enfin rendue au corps de la femme.<br />
Lorsque, vers 1820, le vicomte Sosthène de La Rochefoucauld fit allonger les jupes de ces demoiselles du corps de ballet, le rédacteur du Mercure, Latouche, le poursuivit d'épigrammes si infatigables, que le chaste directeur des Beaux-Arts lui fit offrir cent louis s'il voulait se taire. Latouche accepta <span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">– pour un comité philhellène </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">– déjà !</span><br />
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">Il me semble, soixante-dix ans plus tard, que si l'on peut déplorer que M. de la Rochefoucauld ait été inspiré dans ses réformes par des considérations morales que Pierre Louÿs ne saurait approuver, il faut cependant reconnaître la gloire d'avoir été malgré lui un parfait esthéticien.</span><br />
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><br /></span>
<br />
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">~ * ~</span></div>
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éloge », <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Le Mercure de France</i>, 1<sup>er</sup>
juin 1939, p. 387. </span>La chronique est signée Le Petit, mais on la retrouve dans un recueil d'articles choisis de Marcel Auriant. </span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<b>(2)</b> Pétrone, <i>Le Satyricon</i>, traduction Charles Héguin de Guerle, édition Garnier frères, Paris, 1861, chapitre LV. (<a href="http://fr.wikisource.org/wiki/Satyricon">Wikisource</a>)
</blockquote>
Aphonsinehttp://www.blogger.com/profile/06049230934742182448noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7686290440876561264.post-14067414392678719192013-03-07T00:30:00.000+01:002013-03-14T14:50:29.809+01:00L'Insaisissable de Liane de Pougy dans La Guirlande de Célimène<div style="text-align: justify;">
<a href="http://i70.servimg.com/u/f70/16/09/97/68/lianed10.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="221" src="http://i70.servimg.com/u/f70/16/09/97/68/lianed10.jpg" width="320" /></a>Nous avons déjà présenté<a href="http://jean-de-tinan.blogspot.fr/2013/03/la-guirlande-de-celimene-bibliographie.html"><i> La Guirlande de Célimène</i></a>, fantaisie épistolaire à trois auteurs. Voici venu le temps de vous en proposer le premier extrait. Émile Métrot, le 30 juin, écrit sous le masque de Philinte un billet moqueur sur <i>L’Insaisissable</i>, premier roman de <b>Liane de Pougy</b>. Jean de Tinan fait répondre Célimène le 1er juillet, en prenant la défense, non sans paradoxe, du livre de la grande horizontale.</div>
<br />
<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: right;">
<i>30 juin 1898</i><i> </i></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<i>Philinte à Célimène</i></div>
<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
Célimène, lisez <i>L’Insaisissable </i><b>(1)</b> ! Votre ami Jean de Tinan y puisera des documents pour ses <i>Petits Linges</i>. Ce sera, j’imagine, une autobiographie et une réhabilitation. Une demi-mondaine ouvre là son armoire à glace et fait jouer les grandes eaux de sa toilette. Cela n’ira pas sans quelque scandale, ce qui n’est point pour vous déplaire. Lisez <i>L’Insaisissable</i> ! Votre goût des dessous et de la lingerie fine s’y trouvera rassasié <b>(2)</b>.<br />
Je suis une mauvaise langue, Célimène. Mlle Liane de Pougy est éprise d’idéal, ma chère ! Elle « aime l’Inconnu » avec un grand I, ce qui témoigne à la fois de sa dépravation et de son ingénuité. Dans sa bibliothèque ; qui est un cartonnier, Baudelaire fait, dit-on, bon ménage avec Mürger, et ses potiches sont bourrées de <i>Fleurs du Mal </i>et de pervenches : l’âme d’une rosière qui aurait passé par le couvent, avec le corps d’une nymphe qui aurait eu des bontés innombrables pour les satyres.<br />
Liane se souvient de son éducation religieuse : imaginez une Marie-Magdeleine qui continuerait à faire la noce après s’être repentie. Quand elle a du chagrin, elle écrit à son curé, qui est évêque. Ce saint homme, dont vous voudriez bien connaître le nom, lui donne de bons conseils, qu’elle ne suit pas. Ce sont, dit-elle, les seules lettres d’amour qu’elle ait gardées. C’est qu’elle aura donné les autres avec l’imprimeur.<br />
Célimène, lisez <i>L'Insaisissable</i>. Vous y trouverez l’apologie de la vertu par une pécheresse, en même temps que la nomenclature des grands habilleurs et le culte de Monsieur de Montesquiou, dont les paradoxes et les hortensias étaient bien fait pour séduire <i>l’Araignée d’Or </i><b>(3)</b>. Vous y découvrirez l’ « auteur préféré » qu’on ne nomme pas parce que chacun le connaît.<br />
Le livre a été écrit en Russie, au milieu d’un décor romantique <b>(4)</b>. Liane « aime tant les bois » - et le Bois donc ! Son style, assure-t-elle, a pris là une teinte byzantine. Elle logeait du reste chez un grand-duc.<br />
Lisez l’Insaisissable ! (ce titre est une mauvaise excuse). J’en parle d’après des potins. Vous m’en rendrez compte, nous nous amuserons. Donnez aussi vos impressions à Alceste pour qu’il fasse de la bile. Il vous enverra une semonce dont nous rirons.<br />
Lisez <i>L’Insaisissable !</i> C’est un livre … de chevet.</div>
<br />
<div style="text-align: right;">
PHILINTE.</div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<i>1er juillet 1898</i></div>
<div style="text-align: right;">
<div style="text-align: center;">
<i>Célimène à Philinte</i></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
Certainement je lirai <i>L'Insaisissable</i> ! faites-moi envoyer <i>Le Gil Blas</i> dès que cela commencera – et tout le monde le lira comme moi, c’est bien là au fond ce qui vous enrage. Je le lirai bien régulièrement, et je suis déjà persuadée que c’est très bien …<br />
Pourquoi ne serait-ce pas très bien ? Vraiment, messieurs et dames, je vous trouve tous infects … parce que Liane veut publier un roman, vous voilà tous à jaser après elle de la réclame grincheuse … Pourquoi ne serait-ce pas très bien, ce roman ? Je vous assure que Liane a « de l’éducation » - une de mes cousines a été sa camarade de couvent ; elles se sont un peu perdues de vue depuis, mais je ne doute pas que maintenant elles ne renouent. Une artiste … ça n’est plus du tout la même chose …<br />
Et vous sentez-vous si bien, ô Philinte et Cie, que ce roman doit être très bien, que vous insinuez déjà « qu’il n’est pas d’elle » … ou tout au moins qu’elle a subi tant d’influences… Eh mais ! il me semble que si le roman de Liane reflète à la fois Arsène Houssaye <b>(5)</b>, Jacques-Émile Blanche, Meilhac <b>(6)</b>, Baudelaire, Bourget, Pierre Louÿs, Mürger et Jean Lorrain, ça doit être plutôt ce qu’on appelle une œuvre <i>originale</i> … Philinte, que j’ai donc hâte de le lire …<br />
Ce sera factice, dites-vous, et Liane l’est elle-même, sans naïveté … Elle s’habille d’iris blancs, c’est trop salissant … Elle aime les forêts russes, c’est impardonnable … et, qu’elle se suicide quelque fois, c’est bien, mais peut-on admettre qu’elle l’écrive à des évêques ! Philinte, voulez-vous que je vous dise ce que vous êtes … Philinte, vous êtes un vilain curieux… et je sais pourquoi.<br />
<i>L’Insaisissable</i> ! Je ne trouve pas ce titre si mal. Je suis sûre que la formule en deviendra à la mode, car vous savez que la mode des titres de romans est la plus contagieuse des modes … Ernest La Jeunesse m’annonçait-il pas déjà <i>L’Inimitable</i> …, attendez seulement quelques mois, et vous pourrez écrire <i>L’Implacable</i> … sur celle que l’on ne peut pas plaquer …<br />
Je suis méchante. Mais je sais si bien, à travers les phrases sans indulgence de votre lettre, l’aigre douceur de certaine personne, souvenir de votre enfance, qui pardonnerait bien à Liane son porte-plume d’écaille, mais ne lui pardonnera jamais sa nuque et ses épaules d’ivoire …<br />
Ne vous laissez pas influencer, mon petit Philinte, ne soyez pas si petit garçon … vous me donneriez presque envie de me laisser aimer par vous, pour vous aider, comme c’est la mode, à <i>recouvrer</i> votre indépendance.<br />
<br />
<div style="text-align: right;">
Votre CÉLIMÈNE.</div>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<b>(1)</b> <i>L’Insaisissable</i>, premier roman de Liane de Pougy, fut d’abord publié en feuilletons par le <i>Gil Blas </i>avant de paraître en volumes chez P. Lamm. Le journal annonce la publication en première page, à partir du 27 juin, prédisant au roman « un succès à la fois très parisien et très littéraire. » (<i>Gil Blas</i>, 28 juin 1898). Le feuilleton commencera réellement le 2 juillet 1898.<br />
<br />
<b>(2)</b> Dans ce roman, Josiane de Valneige, raconte ses amours avec des hommes du monde, qu’elle ridiculise, avant de se retirer à la campagne et d’y aimer un jeune homme pur. La rumeur voulait que <i>L’Insaisissable </i>soit un roman à clefs et que les prétendants de la courtisane aient eu pour modèle les amants de Liane de Pougy.<br />
<br />
<b>(3)</b> Allusion à une pantomime que Jean Lorrain composa pour Liane de Pougy et qu’elle joua aux Folies Bergère en 1896.<br />
<br />
<b>(4)</b> « J’habite durant des mois entiers un vieux château, près de Cologne, où je vis presque seule. C’est délicieux ! […] Je suis avant tout une rêveuse. Même au milieu du monde, je sais m’isoler. J’adore la lecture des poètes, écrire des lettres, principalement. C’est en Russie que j’ai terminé mon roman <i>L’Insaisissable</i>. » (Lucien Puech, « Chez elles : Liane de Pougy », <i>Gil Blas</i>, 18 juin 1898).<br />
<br />
<b>(5) </b>Arsène Houssaye, comme se plaisent à le répéter les journalistes du Gil Blas, était pressenti pour écrire la préface de <i>L’Insaisissable</i>.<br />
<br />
<b>(6) </b>« Meilhac n’a jamais voulu s’en occuper ; ‘‘ Non, me répétait-il, si j’ai l’air de m’y intéresser, on dira qu’il est de moi !’’ » (Lucien Puech, art.cit.)</blockquote>
<br />
<div style="text-align: right;">
<b>Pour en savoir plus sur Liane de Pougy : </b></div>
<div style="text-align: right;">
<a href="http://www.histoire-image.org/site/etude_comp/etude_comp_detail.php?i=1142">Liane de Pougy et le charme de l'ambiguïté à la Belle Epoque</a><b></b></div>
<div style="text-align: right;">
<a href="http://www.jeanlorrain.net/index.php?option=com_content&task=view&id=130">Liane de Pougy et Jean Lorrain</a></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<br /></div>
Aphonsinehttp://www.blogger.com/profile/06049230934742182448noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7686290440876561264.post-49723871439877410982013-03-06T00:42:00.004+01:002013-03-07T00:31:33.613+01:00La Guirlande de Célimène - Présentation et bibliographie<div style="text-align: justify;">
Sous ce beau titre se cache une chronique écrite à six mains par Jean de Tinan et deux autres chroniqueurs de l'époque, aujourd'hui oubliés :
<b>Émile Métrot</b> et <b>Henry Vernot</b> (1), et publiée dans <i>La Presse</i>. Le premier article des <i>Billets à Célimène</i> paraît le 19 juin 1898. Rapidement renommée <i>La Guirlande de Célimène</i>, la chronique se termine brutalement le 15 août de la même année (2). Il s'agit d'une fantaisie épistolaire, où chaque chroniqueur incarne un personnage donné et le fait réagir à l'actualité. Le journal avait déjà publié une chronique de ce genre, les <i>Lettres à Don Quichotte</i>, où <b>Laurent Tailhade</b> jouait le rôle du chevalier à la triste figure, et Émile Métrot celui de Sancho. Commencé le 31 mars, la collaboration tourne rapidement court, car à partir du 2 mai, c'est Laurent Tailhade seul qui tient la chronique, qui se termine près d'un mois plus tard. Après <i>La Guirlande</i>, une nouvelle fantaisie épistolaire verra le jour : <i>Poste restante</i>, animée par <b>Robert de Flers </b>et <b>Edmond Sée</b>, et qui se tiendra du 5 octobre 1898 au 28 février 1899.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Dans le cas de <i>La Guirlande de Célimène</i>, les trois chroniqueurs jouent chacun un rôle du <i>Misanthrope</i> de Molière : Émile Métrot signe <b>Philinte</b>, Henry Vernot, <b>Alceste</b>, et Jean de Tinan, <b>Célimène</b>. Nous nous proposons ici de faire une recension précise des articles de Tinan et des deux autres chroniqueurs, et de leur adjoindre un titre reflétant le sujet principal de chaque article, afin de redonner à cette chronique une continuité.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<i>Des extraits de cette chronique seront présentés dans les prochains billets. </i></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<ul>
<li>Célimène à Philinte, 19 juin 1898, « [Le Concours d'entrée à Saint-Cyr] ».</li>
<li>Philinte à Célimène, 20 juin 1898, « [Soldats et grammairiens] ».</li>
<li>Alceste à Célimène, 21 juin 1898, « [La candidature d'Alceste aux élections] ».</li>
<li>Célimène à Alceste, 22 juin 1898, « [Jules Lemaître] ».</li>
<li>Philinte à Alceste, 23 juin 1898, « [<i>La Victoire</i> de Saint-Georges de Bouhélier] ».</li>
<li>Alceste à Célimène, 24 juin 1898, « [Le théâtre à Berlin] ».</li>
<li>Célimène à Philinte, 25 juin 1898, « [L'almanach <i>Hugotha</i>] ».</li>
<li>Philinte à Célimène, 26 juin 1898, « [Félix Faure devant la tombe de Sadi Carnot] ».</li>
<li>Alceste à Célimène, 27 juin 1898, « [L'exécution de Xavier-Ange Carrara] ».</li>
<li>Célimène à Alceste, 28 juin 1898, « [Le décevant spectacle de la guillotine] ».</li>
<li>Alceste à Philinte, 29 juin 1898, « [Une soirée chez M. François Coppée] ». </li>
<li>Philinte à Célimène, 30 juin 1898, « [<i>L'Insaisissable</i> de Liane de Pougy] ».</li>
<li>Célimène à Philinte, 1er juillet 1898, « [<i>L'Insaisissable</i> de Liane de Pougy] ».</li>
<li>Philinte à Célimène, 2 juillet 1898, « [<i>La ballade de Cyrano</i>] ».</li>
<li>Alceste à Célimène, 3 juillet 1898, « [Le snobisme prussien] ».</li>
<li>Célimène à Alceste, 4 juillet 1898, « [La manie du <i>chauffage</i>] ».</li>
<li>Philinte à Célimène, 5 juillet 189, « [Le turf] ». </li>
<li>Alceste à Célimène, 6 juillet 1898, « [Promenade mélancolique aux jardins du Palais-Royal] ».</li>
<li>Célimène à Philinte, 7 juillet 1898, « [Jules Michelet] ».</li>
<li>Philinte à Célimène, 8 juillet 1898, « [Jules Michelet vu par M. Ledrain] ».</li>
<li>Alceste à Célimène, 9 juillet 1898, « [Le naufrage de <i>La Bourgogne</i>] ».</li>
<li>Célimène à Alceste, 10 juillet 1898, « [«L'Actualité est bonne mais nous ne savons pas nous en servir...»] ».</li>
<li>Philinte à Célimène, 11 juillet 1898, « [Mérovack, l'homme des cathédrales] ».</li>
<li>Alceste à Célimène, 13 juillet 1898, « [Visite de la prison de Mazas à l'occasion du 14 juillet] ».</li>
<li>Célimène à Philinte, 14 juillet 1898, « [Leconte de Lisle] ».</li>
<li>Philinte à Célimène, 16 juillet 1898, « [Un vagabond millionnaire] ».</li>
<li>Célimène à Oronte, 17 juillet 1898, « [La semaine des poètes] ».</li>
<li>Alceste à Philinte, 18 juillet 1898, « [Le procès d'Émile Zola] ».</li>
<li>Philinte à Célimène, 20 juillet 1898, « [Clara Ward] ».</li>
<li>Célimène à Philinte, 21 juillet 1898, « [Le concours de beauté de Belleville] ».</li>
<li>Alceste à Philinte, 22 juillet 1898, « [L'arrestation de Xavier Schneider] ».</li>
<li>Philinte à Alceste, 23 juillet 1898, « [L'arrestation de Xavier Schneider] ».</li>
<li>Célimène à Alceste, 24 juillet 1898, « [Le prince de Galles] ».</li>
<li>Alceste à Célimène, 25 juillet 1898, « [Le <i>Balzac</i> de Rodin] ».</li>
<li>Philinte à Célimène, 26 juillet 1898, « [Les festivités du centenaire de Michelet] ».</li>
<li>Célimène à Philinte, 27 juillet 1898, « [« Agiter avant de s'en servir !»] ».</li>
<li>Alceste à Philinte, 29 juillet 1898, « [Jean Jaurès refusé à la Sorbonne] ».</li>
<li>Philinte à Célimène, 30 juillet 1898, « [« Voici le temps de la canicule, des concours et des distributions de prix. »] ».</li>
<li>Alceste à Célimène, 1er août 1898, « [Suicide à Fossano] ».</li>
<li>Célimène à Alceste, 3 août 1898, « [La mort de Bismarck] ».</li>
<li>Philinte à Célimène, 4 août 1898, « [La mort de Bismarck] ».</li>
<li>Alceste à Célimène, 5 août 1898, « [La mort de Bismarck] ».</li>
<li>Célimène à Philinte, 6 août 1898, « [Jean Richepin] ».</li>
<li>Philinte à Célimène, 7 août 1898, « [M. Modeste Bourgeois, économiste polisson] ».</li>
<li>Alceste à Célimène, 8 août 1898, « [<i>Les Revenants</i> d'Ibsen] ».</li>
<li>Célimène à Alceste, 11 août 1898, « [Siegfried Wagner] ».</li>
<li>Alceste à Célimène, 13 août 1898, « [L'art allemand] ».</li>
<li>Célimène à Alceste, 15 août 1898, « [Nicolas-Joseph Gilbert et les félibres] ».</li>
</ul>
<br />
<span style="font-size: x-small;">(1) Le 1er décembre 1938, dans sa chronique «Petite Histoire littéraire et anecdotes» consacrée aux chroniques de presse de Tinan, Marcel Auriant avoue ne pas savoir qui sont ces deux chroniqueurs</span><br />
<br />
<span style="font-size: x-small;"> </span><span style="font-size: x-small;">(2) Nous pensons pouvoir attribuer l'interruption de La Guirlande de Célimène à la maladie de Jean de Tinan qui, durant une partie de l'été 1898, l'empêcha durablement d'écrire. Sa correspondance avec Pierre Louÿs fait part de cette difficulté à plusieurs reprises entre juin et août 1898. Ainsi, dans une lettre du 29 août : « D’autant plus que plus d’article, plus de Presse, purée, sombre purée !!! ...»</span>Aphonsinehttp://www.blogger.com/profile/06049230934742182448noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7686290440876561264.post-72169591726386664392013-02-18T04:37:00.002+01:002013-03-07T00:36:11.167+01:00Un document sur l'impuissance d'aimer vu par son éditeur<div style="text-align: justify;">
La première plaquette de Jean de Tinan fut publiée par la librairie de l'Art indépendant, tenue par Edmond Bailly. Lieu de réunion pour les curieux d'ésotérisme, la librairie vit passer et repasser, entre autre, Pierre Louÿs, Debussy, Erik Satie, Villiers de l'Isle-Adam, Odilon Redon ... et beaucoup d'autres. La vignette de la maison était une composition de Félicien Rops (<a href="http://jean-de-tinan.blogspot.fr/2010/12/un-hommage-felicien-rops-1898.html">dont nous avons déjà parlé</a>) représentant <span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 11.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">une sirène qui déploie deux grandes ailes au-dessus de ses jambes en
queues de poisson. La devise, reprise à Poulet-Malassis : <i>Non his piscis omnium</i>. </span><br />
<br />
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 11.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Imprimée à 300 exemplaires, ornée d'un frontispice de Félicien Rops et d'une partition d'Augusta Holmès, la plaquette de Tinan est aujourd'hui un objet rare, parfois prisé des bibliophiles ... et parmi les commentaires que ce petit texte suscite, on en découvre un signé par M. Bailly lui-même et publié dans <i>L’Idée libre</i></span> en avril 1894. C'est ce texte que nous vous proposons de découvrir aujourd'hui : </div>
<br />
<br />
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</span></span></span><br />
<blockquote class="tr_bq">
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;">D’un stendhalien épris de sciences exactes – est-ce que tous
les stendhaliens ne le sont pas ? – des notations épisodiques sur l’amour.
Moins la réalité de l’amour que son fantôme et son absence. Des subtilités, des
raisonnements, des contradictions : un document, certes, sur l’impuissance
d’aimer.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;">Et celui qui publie ce livre a vingt ans : c’est là le
mal, s’il y en a, comme, s’il en faut une, en même temps son excuse.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;">Est-ce philosophie, ainsi qu’il pense ? Ne serait-ce,
tout simplement, dépravation ? Nous laissons à M. Paul Bourget, très
expert en ces cas, le soin de se prononcer sur celui-ci quelque jour. Il nous
suffit de signaler ce petit livre comme une manifestation de plus de la
préoccupation spéciale, à la mode un peu, qu’apportent certains très jeunes
gens d’aujourd’hui à disserter sur cette métaphysique sentimentale de l’amour,
raffinée d’analyse perverse de tant d’arguments subtils – comme un exemple de
ce scepticisme qui s’évertue à n’en être pas, qui se débat contre soi-même,
fort de toute sa faiblesse et sans victoire possible ni solution .</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: small;">Et puis, ce dilettantisme de la quintessence …</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: small;">Mais ce dilettantisme-là, si vous n’y prenez garde, confine
à l’attitude, haïssable en tout et davantage ici, c'est-à-dire, à la comédie de
vous-même si vous n’êtes pas sincère, à l’impuissance absolue si vous l’êtes.</span></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 1cm; text-align: justify; text-indent: 0cm;">
<span style="font-size: x-small; line-height: 115%;">Je pensais :</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 1cm; text-indent: 0cm;">
<span style="font-size: x-small; line-height: 115%;">« Nous ne nous
aimons pas, mais serait-ce très différent si nous nous aimions ? »</span></div>
</div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: small;">Méditez cette phrase, vous qui l’avez écrite ; elle en
dit long, peut-être plus profonde encore que jolie.</span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">
</span></span></blockquote>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; line-height: 115%;"><span style="font-size: small;"></span></span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-indent: 0cm;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; line-height: 115%;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; line-height: 115%;"><span style="font-size: small;">
</span></span></span>
<br />
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; line-height: 115%;"></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: right; text-indent: 0cm;">
<span style="font-size: x-small;">Edmond Bailly, "<i>Un document sur l'impuissance d'aimer</i> par Jean de Tinan", <i>L’Idée libre</i><span style="line-height: 115%;">, avril 1894, p.192.</span></span>
</div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; line-height: 115%;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: x-small;">
</span></span></span></span>Aphonsinehttp://www.blogger.com/profile/06049230934742182448noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7686290440876561264.post-8355003260350402482012-09-10T14:32:00.000+02:002013-03-07T00:36:38.319+01:00En 1896 de Pierre Lièvre<div style="text-align: justify;">
Le numéro spécial du <i>Divan</i>, paru en avril 1924, offre une bien étrange expérience de lecture : s'il se veut un hommage au souvenir de Jean de Tinan, il trahit plutôt le décalage entre la littérature de Tinan et les mentalités d'après-guerre. Mort au seuil du siècle, Jean de Tinan semble particulièrement désigné pour résumer, symboliser, incarner la fin du XIXe siècle, dans ses sublimes comme dans ses ridicules ... Tandis qu'Alphonse Métérié, dans « Violettes pour Tinan trahi », confiait à quel point cette époque lui semblait vieillie et fanée, Pierre Lièvre se lance dans une évocation nostalgique du Paris fin-de-siècle. C'est un temps presqu'étranger qui revit sous sa plume - avec, en note, les pages égrenés de <i>Penses-tu réussir !</i> et de la « Chronique du règne de Félix Faure <span style="font-family: "Times New Roman","serif"; line-height: 115%;">». </span><br />
<br />
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<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 11.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">Nous vous proposons, à l'occasion de la <b>remise en activité de ce blog</b>, de vous y égarer avec lui ... </span></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: center;">
<br />
<br />
<br />
~ * ~<br />
<br />
<b><span style="font-size: large;">En 1896</span></b></div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
La rue Henri-Monnier se nommait encore rue Bréda, et le boulevard Saint-Michel portait déjà le surnom de Boul’Mich’. Les cafés s’éclairaient au gaz ; c’est du gaz aussi que l’on usait dans les appartements : les becs Auer étaient dans leur nouveauté. Toutefois Chéret faisait de très belles affiches pour différentes marques de pétrole. Les affiches illustrées commençaient à se répandre. Si l’on toussait, on prenait des pastilles Géraudel.<br />
<br />
On était au temps des tailles minces, des tailles à prendre entre les dix doigts, des tailles à leur place. Le corset tyrannisait les femmes. Il faisait rebondir gorges et hanches de part et d’autre de son étranglement lacé. En guise de manteaux ces dames mettaient sur leurs épaules de courtes pèlerines qui s’appelaient collets. La mode leur imposait en outre d’énormes manches ballons, et de longues jupes fort amples qui traînaient à terre recouvrant des jupons (non pas un mais des jupons) garnis de volants bruissants qui, s’ils découvraient d’aventure les jambes les faisaient semblables à des étamines. On peut s’en rendre compte par l’affiche que Lautrec fit pour Mlle Eglantine et sa troupe.</div>
</blockquote>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c0/Lautrec_la_troupe_de_mlle_eglantine_(poster)_1895-6.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="242" src="http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c0/Lautrec_la_troupe_de_mlle_eglantine_(poster)_1895-6.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Henri de Toulouse-Lautrec, <i>Troupe de Mlle Églantine</i></td></tr>
</tbody></table>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Les étoffes en vogue étaient le surah, la mousseline de soie, le pékin. Les vêtements d’intérieur étaient le peignoir et la matinée. Les robes de ville étaient montantes. Le décolleté de jour n’était pas en usage. Celui du soir était discret. Il y avait une limite au delà de laquelle une femme était trop décolletée. La chair ne se montrait pas publiquement. Entre les grosses manches et les gants longs (Yvette Guilbert triomphait) le bras demeurait caché. Les danseuses de l’Académie nationale de musique et les figurantes de music-hall ne se montraient qu’en maillot de soie rose. M. Béranger et la ligue contre la licence des rues luttaient pour la pudeur. Esthétique ou non, le nu n’était pas dans les mœurs, il fallait avoir au moins des bas noirs.<br />
<br />
Dans tous les théâtres autres que l’Opéra et la Comédie-française, les femmes pouvaient aller à l’orchestre en chapeau, et comme elles en choisissaient de très grands, les spectateurs placés derrière elle ne manquaient jamais de se plaindre qu’ils ne voyaient rien. S’ensuivaient quotidiennement des altercations.<br />
<br />
Plus petits, les chapeaux de jour étaient habituellement des capotes sans brides, systématiquement garnies de fleurs et de plumages. Les cheveux relevés bouffaient autour de ces coiffures. Toutefois un grand nombre de femmes, parmi celles qui ne redoutent point d’attirer sur elles les regards, avaient adpoté un autre arrangement de chevelure. Traçant une raie droite sur le sommet de leur tête, elles se faisaient de grands bandeaux plats qui leur couvraient entièrement les oreilles et qui se rejoignaient sur la nuque en un petit chignon pointu. C’est la danseuse Cléo de Mérode qui avait remis à la mode cette coiffure renouvelée de la Renaissance italienne. Cette jeune femme qui eut une heure de célébrité préoccupait les imaginations. On l’imitait, mais on n’était pas toujours aussi jolie. Cette année-là, sa statue avait figuré aux Artistes français. On en parlait beaucoup. Falguière était célèbre. Rodin pas encore. Il n’en était qu’à l’Illusion, fille d’Icare.</div>
</blockquote>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://bearkillers.files.wordpress.com/2011/12/merode-par-ogerau-1895.jpeg?w=219&h=316" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="http://bearkillers.files.wordpress.com/2011/12/merode-par-ogerau-1895.jpeg?w=219&h=316" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Clé de Mérode considérée comme symbole populaire</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
On vit en ce temps-là de fort singulières choses. Ces grands bandeaux plats, décoratifs d’eux-mêmes, forment une coiffure assez pompeuse qui s’accorde avec les gestes lents, la cérémonie et les diadèmes de perle. Il leur advint cependant d’être accompagnés d’une casquette, d’une cigarette et d’une culotte de bicycliste. Car on disait bicycliste. On n’avait d’ailleurs, qu’un sentiment approximatif des convenances sportives. Les hommes se culottaient de piqué blanc pour monter à bicyclette. Je dirai plus : on n’était pas sportif du tout. On était dans l’ère du chapeau de haute forme, du chapeau haut.<br />
<br />
Le chapeau haut se portait du matin au soir en toutes circonstances, en toutes tenues, avec le veston, au café, partout. Il suffisait à habiller. L’équipement masculin comportait cependant d’autres pièces : des faux-cols très hauts, de longues redingotes, un mac-farlane, des bottines à boutons.</div>
</blockquote>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://palinodies.files.wordpress.com/2012/03/044amolenuvolette-it1892-lpeintre-charles-conder.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="320" src="http://palinodies.files.wordpress.com/2012/03/044amolenuvolette-it1892-lpeintre-charles-conder.jpg" width="145" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><br /></td></tr>
</tbody></table>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
A vrai dire, aujourd’hui tout cela donne une impression de déguisement. Mais par d’autres points il semble que ce temps-là soit beaucoup plus étrange et différent du nôtre. Certains traits le reculent tout à fait loin.<br />
<br />
Il n’y avait pas d’automobiles, pas de métro, pas d’autobus, mais de lourds omnibus (ce Panthéon-Courcelles dont Toulet invitait Nane à se souvenir) et de charmants fiacres attelés que conduisaient des cochers débonnaires. L’or circulait. On en donnait une pièce aux filles. Un livre coûtait trois francs cinquante, un timbre-poste quinze centimes, une coupure de l’Argus trente. Un petit verre de chartreuse soixante-dix. La chartreuse n’était pas une boisson exceptionnelle. Au contraire, on en buvait beaucoup. Elle s’élaborait en France, mais un tel détail nous entraînerait vers la politique. Nous n’y insisterons pas.<br />
<br />
Il y avait dans les lieux publics des orchestres tziganes, c’est à dire composés de garçons bruns de préférence qui endossaient des vestes rouges. Ils jouaient des valses, des valses lentes. On bostonnait pour si peu qu’on dansât. Il n’y avait pas de dancings mais deux ou trois bals publics (Bullier, le Jardin de Paris, le Moulin rouge), où des femmes faisaient le grand écart et levaient la jambe. Ce spectacle naïf divertissait. Si l’on veut en imaginer la physionomie, c’est encore Lautrec qu’il faut consulter.</div>
</blockquote>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/d/d5/HenriDeToulouse-Lautrec-AtTheMoulinRouge-TheDance-1889-90-VR.jpg/630px-HenriDeToulouse-Lautrec-AtTheMoulinRouge-TheDance-1889-90-VR.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="243" src="http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/d/d5/HenriDeToulouse-Lautrec-AtTheMoulinRouge-TheDance-1889-90-VR.jpg/630px-HenriDeToulouse-Lautrec-AtTheMoulinRouge-TheDance-1889-90-VR.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Henri de Toulouse-Lautrec, <i>Danse au Moulin-Rouge</i></td></tr>
</tbody></table>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Lautrec charmait déjà les raffinés. Il dessinait avec âpreté les physionomies théâtrales de cette époque : Sarah Bernhardt dans Phèdre, Brandès dans Les Tenailles. Il composait en l’honneur de Polaire ces vers réellement pré-fantaisistes :<br />
<br />
Que de Paimpol à Sébastopol erre / Le vieux monsieur l’air pot (pot l’air) / Pourra-t-il dégotter une étoil’ plus polaire.<br />
<br />
Polaire faisait alors des progrès aux Folies Bergères, où l’on voyait aussi les sisters Barisson, Liane de Pougy et les Scheffers qui jonglaient les uns avec les autres. Mistinguette était originale à la Gaieté Rochechouard, Dranem avait beaucoup de gaieté et Sorel, déjà belle, mais encore hésitante entre le prénom de Cécile et celui de Céline, tenait aux Menus Plaisirs un petit rôle dans une reprise de Nana.<br />
<br />
Meilhac était à la fin de sa carrière. Donnay, au commencement de la sienne. Pierre Decourcelle superproduisait Les deux Gosses. Mendès faisait figure de maître (s’il n’était pas mort peut-être cela durerait-il encore). On blaguait Sarcey, on traduisait Nietzsche. Les bénéfices littéraires de Zola ompressionnaient vivement les jeunes gens qui publiaient des plaquettes aux titres bizarres.</div>
</blockquote>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://palinodies.files.wordpress.com/2012/03/polaire_nadar1900.jpg?w=249&h=375" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="320" src="http://palinodies.files.wordpress.com/2012/03/polaire_nadar1900.jpg?w=249&h=375" width="210" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><a href="http://www.polaire-1900.com/">Polaire 1900</a></td></tr>
</tbody></table>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Les dames parlaient des romans de Marcel Prévost. Les Demi-vierges avaient fait scandale la veille. Les mélodies de Reynaldo Hahn étaient nouvelles. Madeleine Lemaire illustrait le premier livre de Marcel Proust qui paraissait sans bruit. Le journal avait une brillante collaboration littéraire. On eût bien contristé M. Beaubourg en lui annonçant que e livre qu’il publiait serait, vingt-huit ans plus tard reconnu méconnu. M. Charles Maurras était dur pour M. Kahn. Il l’est peut-être encore. On faisait des recherches sur les rythmes littéraires. Comme c’était sympathique.<br />
<br />
La jeunesse n’appréciait pas le dernier roman de M. Bourget, ni les autres. Comme la jeunesse change. Ah ! oui, M. Paul Bourget. Barrès avait par contre une très forte situation. Ce fut peut-être même l’instant de sa plus forte situation. Il préludait aux Déracinés. On le citait beaucoup. On lisait Stendhal et Villiers. On vitait Maeterlinck, on citait Mallarmé sans le nommer entre initiés comme il faut faire. Il avait alors des fidèles qui le possédaient. Il n’a plus aujourd’hui que la gloire.</div>
</blockquote>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/2e/Portrait_of_St%C3%A9phane_Mallarm%C3%A9_(Manet).jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="239" src="http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/2e/Portrait_of_St%C3%A9phane_Mallarm%C3%A9_(Manet).jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Edouard Manet, <i>Portrait de Stéphane Mallarmé</i></td></tr>
</tbody></table>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Ses éditions originales traînaient chez les bouquinistes du quartier latin qui ne les vendaient pas cher. On pouvait se composer à bon compte une bibliothèque de raretés. Le tout était de pressentir que tous ces invendus feraient un jour figure de raretés : il ne suffisait pas qu’un livre fût nouveau pour que les bibliophiles se précipitassent sur lui. Non qu’il n’y eût des bibliophiles. On recherchait déjà les grands papiers. On avait imprimé Le Latin mystique sur pourpre cardinalice. Jules Renard avait souscrit. Pourtant des Esseintes était bien loin.<br />
<br />
Etait-il si loin ? En fuit ans avait-on fait plus que d’adopter nombre de ses goûts : Odilon Redon et la peinture à intentions fantastiques, Carriès et les grès flammés. On était extrêmement littéraire, mais encore que des Esseintes se fût métamorphosé en Durtal, qu’il fût en Route, on n’imitait pas encore sa conversion. C’était une mode lancée non encore suivie.</div>
</blockquote>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/20/Breslau_-_Jean_Carri%C3%A8s.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/20/Breslau_-_Jean_Carri%C3%A8s.jpg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Louise-Catherine Bresleau, <i>Portrait de Jean Carriès</i></td></tr>
</tbody></table>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
On pourrait n’en jamais finir avec de pareilles énumérations. On pourrait les prolonger sans fin. Elles ne suffisent pas à ressusciter une atmosphère, mais elles sont prodigieusement mélancoliques. C’est un coffret oublié où l’on retrouve des fleurs sèches. Comme tout cela était périssable, et comme c’est péri. Que de choses on a laissé tomber en route. Que de tentatives échouées, que de faux pas, que d’entreprises abandonnées, de vains essais se relèvent dans la mémoire. Formes abolies du décor et de la sensibilité, amours trahies, bijoux délaissés … Colliers de chiens des femmes dans quel écrin mort attendez-vous la résurrection ? Moulages de Tanagra, meubles laqués, pointes sèches de Helleu, cadres vernis, chanteur florentin de Dubois, dans quels grenis reposez-vous sous la poussière avec ce qui subsiste des souvenirs de l’Exposition de 1889 et de ses danseuses javanaises.</div>
</blockquote>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://gamelan.free.fr/images/1889dan1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="205" src="http://gamelan.free.fr/images/1889dan1.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Comme on pût aimer le mauve et les iris, et les lys, et le papier à lettres vert empire. Tout devenait symbole, il y avait encore des phtisiques, on plagiait les primitifs, et puis quoi encore ? … Voici les litanies qui reprennent.<br />
<br />
Mais elles exagèrent, se complaisent à l’excès à n’évoquer que ce qui est irrémédiablement périmé, comme si ce temps passé ne s’était épris que de choses totalement vouées à la disparition, comme s’il n’avait fait qu’erreurs et fautes de goût. Méritait-il donc alors que l’on s’attardât à le ranimer avec tant de sollicitude attendrie ?<br />
<br />
Célébrons donc ses mérites.</div>
</blockquote>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://www.lesrevesdusimorgh.net/wordpress/wp-content/uploads/2009/05/young_woman_on_a_divan-paul-helleu-400x290.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="232" src="http://www.lesrevesdusimorgh.net/wordpress/wp-content/uploads/2009/05/young_woman_on_a_divan-paul-helleu-400x290.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Paul-César Helleu</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Il entreprit en faveur de Mallarmé un combat qui finit, nous l’avons déjà dit par assurer le triomphe de ce grand poète. Il fit à Verlaine des funérailles dignes de lui. Il honora Goncourt et Leconte de Lisle, parla congrûment de Gauguin et de Van Gogh.<br />
<br />
Il apprécia Ubu roi (il y a trente ans ou presque, pensez-y) plus judicieusement qu’on ne le fit l’autre saison qu’on le réimprima à tour de presses. Il mit à sa place (ce qu’on ne fait plus) Marcel Schwob, à qui Jarry dédia son drame. Il goûta Debussy quoique Pelléas ne l’eût pas encore rendu célèbre. Il ressuscita la gloire de Mme Valmore, préludant ainsi à ces anniversaires séculaires qui divertissent si heureusement à l’époque présente.</div>
</blockquote>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://palinodies.files.wordpress.com/2012/03/tinanpensesfront-grd.jpg?w=179&h=242" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://palinodies.files.wordpress.com/2012/03/tinanpensesfront-grd.jpg?w=179&h=242" /></a></div>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
L’époque présente, en somme, doit beaucoup à cette proche aînée dont maint témoin est encore là vivant, qui la considère et la juge, et je ne sais si plus qu’une autre elle peut répondre avec certitude à la fameuse question que les générations se posent et se reposent sans fin : <i>Penses-tu réussir ?</i></div>
</blockquote>
<br />
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Dans<i> Le Mercure de France</i> paraît en mars 1897 trois ballades moqueuses visant l'école naturiste. Initiée par Saint-Georges de Bouhélier et Maurice Leblanc, celle-ci s'inspirait du naturalisme tout en visant une expression plus pure des sentiments ; elle rejetait également le symbolisme. Notons que Jean de Tinan se moqua de ses représentants à plusieurs reprises et signa le <i>Manifeste anti-naturiste</i> publié dans <i>Le Figaro</i> le 2 mars 1897. Outre leur portée satirique, ces ballades, signées Quasi (1), présentent l'intérêt de mentionner les écrivains et poètes qui étaient des habitués du salon de Rachilde (femme d'Alfred Vallette, directeur du <i>Mercure de France</i>), et parmi eux, Jean de Tinan et ses amis : </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><i>Ballade à la louange de quelques ruistes</i></span> </div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
Tinan, superbe dans sa cape</div>
<div style="text-align: justify;">
De grand d'Espagne ou de berger</div>
<div style="text-align: justify;">
Marche, songeant à ce qu'il drape </div>
<div style="text-align: justify;">
D'un ton ironique et léger.</div>
<div style="text-align: justify;">
Pour aimer et pour voyager, </div>
<div style="text-align: justify;">
Pierre Louÿs, cher aux Naïades,</div>
<div style="text-align: justify;">
Vogue de Cadix à Alger ;</div>
<div style="text-align: justify;">
Et Paul Fort écrit des ballades.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Moins blanc sans doute que le Pape,</div>
<div style="text-align: justify;">
Lebey saccage le verger</div>
<div style="text-align: justify;">
Des étoiles brunes, et happe</div>
<div style="text-align: justify;">
Tout ce qui vient y voltiger ;</div>
<div style="text-align: justify;">
Il peut pleuvoir, il peut neiger,</div>
<div style="text-align: justify;">
Albert qui hait les propos fades</div>
<div style="text-align: justify;">
Est plus ardent qu'un dey d'Alger ;</div>
<div style="text-align: justify;">
Et Paul Fort écrit des ballades.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Fargue, fier et jeune satrape</div>
<div style="text-align: justify;">
Que l'on ne doit pas outrager,</div>
<div style="text-align: justify;">
Rêve ; le coude sur la nappe,</div>
<div class="MsoNormal">
ÀTancrède, qu'il veut purger : </div>
Certains errent à l'étranger<br />
Chez les Marcomans et les Quades,<br />
D'autres admirent Béranger,<br />
Et Paul Fort écrit des ballades.<br />
<br />
ENVOI<br />
Prince, pourquoi les déranger ?<br />
Qu'il soit de Brivas ou de Prades,<br />
Il fait du pain, le boulanger.<br />
Et Paul Fort écrit des ballades.</blockquote>
<br />
<div style="text-align: right;">
<i>Le Mercure de France</i>, mars 1897, p. 579. </div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
Suivent la <span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">«</span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;"> </span>Ballade pour enseigner ce qu'il ne faut pas penser de plusieurs excellents écrivains <span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">» </span>et la <span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">« </span>Ballade pour enseigner au monde ce qu'il faut penser à peine de plusieurs excellents écrivains <span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">».</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; line-height: 115%;">(1) </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; line-height: 115%;">«</span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; line-height: 115%;"> </span>La signature omnibus de <i>Quasi </i>— Remy de Gourmont, Alfred Vallette, Albert Aurier en usèrent — couvrit, comme on sait, de son pavillon, des pastiches de tout premier ordre. <span style="font-family: "Times New Roman","serif"; line-height: 115%;">» <a href="http://www.remydegourmont.org/de_rg/autres_ecrits/divers/quasi01.htm">Site des Amis de Remy de Gourmont.</a></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; line-height: 115%;"> </span></span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;"> </span></div>
Aphonsinehttp://www.blogger.com/profile/06049230934742182448noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7686290440876561264.post-84239974320858633832011-11-30T01:28:00.006+01:002013-03-07T00:35:57.450+01:00Penses-tu réussir ! vu par L'Art Moderne, revue belge<div style="text-align: justify;">
« Revue critique des arts et de la littérature, paraissant le dimanche », <i>L'Art Moderne</i> est fondée à Bruxelles en 1881 et continue ses publications jusque 1914. Portée vers la modernité belge et internationale (française et allemande notamment), elle vise à commenter les événements artistiques et littéraires du temps. En 1897, paraît une chronique en plusieurs livraisons, non signée, intitulée « Les Oiseaux qui viennent de France ». Divers auteurs de l'époque y sont évoqués : Charles-Henri Hirsch, Tristan Klingsor, Francis Jammes, Henry Ghéon ou Viellé-Griffin, par exemple. Dans le n°29, en juillet 1897, Jean de Tinan y apparaît à son tour, aux côtés d'Alfred Jarry et de Charles-Louis Philippe. Voici ce qu'on dit de lui :<br />
<br />
<br />
<br />
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;"></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvCV9OcyhxhEiUxhuThWavGrz8pvaKiW89PQrgTiAf8TrhkP2gyAXB2vjCgHj8LIFMejkwMSmEJJTguD17I1WrxGV-G-wb1iPE6SUWcgVKxZ84b2ikZMGhdstpFYKscE7RvByLyV3eE-M/s1600/art+moderne.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvCV9OcyhxhEiUxhuThWavGrz8pvaKiW89PQrgTiAf8TrhkP2gyAXB2vjCgHj8LIFMejkwMSmEJJTguD17I1WrxGV-G-wb1iPE6SUWcgVKxZ84b2ikZMGhdstpFYKscE7RvByLyV3eE-M/s320/art+moderne.jpg" width="236" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i></i></td></tr>
</tbody></table>
</div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
M. Jean de Tinan, dont l'esprit attique doit être disposé à tous les éclectismes, comprendra parfaitement que je l'aie, en cette causerie, rapproché de MM. Alfred Jarry et Charles-Louis Philippe. Il doit souvent envier l'émotion naïve de celui-ci et la scatologie du premier ne saurait lui déplaire. Son livre <i>Penses-tu réussir !</i> (et veuillez remarquer le scepticisme de ce point d'exclamation) est vraiment une très remarquable chose. Le talent y abonde, l'esprit n'y fait guère défaut ; verve et abondance s'y disposent agréablement. La réussite que recherche M. de Tinan n'est point, ainsi que pourraient le faire croire les antécédents de notre auteur, l'heureuse issue de l'arrivisme, mais bien le succès de la vie même ; et par là, ce frivole volume, sous une attention ingénue, prendra un aspect grave et solennel. Raoul de Vallonges<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;"> – et j'ai hâte d'introduire le héros romanesque de peur que l'on me soupçonne de faire des personnalités </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;"> – se disperse en de nombreuses amours sans qu'aucun ne le satisfasse et lui donne la définitive émotion de<i> l'</i>Amour. Ses tentatives le consument, sans l'épuiser. Il pressent la faillite de sa destinée. Il ne veut néanmoins renoncer à l'espoir et au désir, car il a confiance en son coeur humain. Tel est le sujet.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Quelques réservées qu'elles pussent se faire, il serait indiscret d'avancer des présomptions ; au surplus, elles ne sauraient qu'être déplacées en cet endroit et l'effort d'art seul requiert notre jugement. Or, il y a là </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;"> – et je l'ai déjà dit </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;"> – un extrême talent. La lecture de ce livre est charmante et facile. Imaginez de délicieux ou brutaux épisodes, des grâces de femmes penchées et alanguies, des étreintes vénales ou passionnées, tout cela dans une activité de circonstances et d'événements, un fouillis de méditations et de lyrismes, qui peuvent nous étourdir parfois mais jamais nous lasser. Je pourrais vous désigner d'adorables pages d'une langue souple et vivante, telle péripétie de délicate et fragile analyse. Cependant j'estime qu'un grave défaut altère ce roman : il manque d'émotion. Une perpétuelle ironie dessèche les possibles sensibilités. Sans doute l'ironie n'est, comme chez Lafargue et Gide, qu'un affectueux sourire à l'existence. Ici, malheureusement, elle altère le sentiment même. Toujours retenu et raillé, le cœur de M. de Tinan n'ose plus palpiter et </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;"> – fâcheuse conséquence </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;"> – nous ne trouvons point en l'art qu'il anime en merveilleuses concordances qui font que nous pouvons reconnaître fraternelle et sympathique une œuvre. C'est parce que M. de Tinan a beaucoup de talent que nous exigeons de lui un peu de génie. </span></div>
</blockquote>
<div style="text-align: right;">
<i> L'Art moderne</i>, n°23, 18 juillet 1897, p.266.<br />
<a href="http://digitheque.ulb.ac.be/">Pour lire une présentation plus substantielle de la revue & accéder aux volumes numérisés</a></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
~ * ~</div>
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Cet article est intéressant, dans le sens où il représente l'exact contraire de critiques plus répandues. Tout d'abord, et nous le disons sans rire, parce qu'il ne fait pas erreur sur le titre du roman et qu'il en commente avec pertinence la ponctuation (la grande majorité des chroniques parlant de <i>Penses-tu réussir ?</i> avec point d'interrogation) ; d'autre part, parce qu'il se refuse à « faire des personnalités » alors qu'on s'est intéressé et que l'on s'intéressera encore aux romans de Tinan en premier lieu pour leur implication autobiographique. C'est par ailleurs un élément qu'on lui reprochera beaucoup, au cours du XXe siècle. Enfin, cet article touche à la question de l'ironie qui divisa beaucoup : représentant pour certains l'essence même de la qualité de l’œuvre, elle est jugée ici comme desséchante <span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– ce que Tinan évoque lui-même dans son <a href="http://jean-de-tinan.blogspot.com/2011/11/argument-dun-roman-paraitre-sous-le.html">Argument pour un livre à paraître intitulé <i>Nos pauvres jalousies</i></a> : </span>«<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Tu le liras un soir, </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– malgré les sécheresses, les tristes ironies, les lyrismes maladroits ou menteurs. </span>» </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<b>Petit appel : </b> </div>
<div style="text-align: center;">
Si l'un de nos lecteurs sait qui, parmi les rédacteurs de la revue, pourrait se cacher </div>
<div style="text-align: center;">
derrière l'écriture de cet article, nous serions ravis de bénéficier de sa science ! ^^</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
A bientôt !</div>
Aphonsinehttp://www.blogger.com/profile/06049230934742182448noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7686290440876561264.post-24299838444392235852011-11-27T01:01:00.001+01:002013-03-07T00:35:57.173+01:00Jean de Tinan, Lettre à André Lebey, 24 août 1895.Où l'on en apprend un peu plus sur le projet littéraire de l'auteur et sur son rapport à l'expression. <br />
<blockquote class="tr_bq"><div class="MsoNormal"><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiagAnTW-Rm7vJXLgmI7943sEMCeS9rCPaT6Wfwy1d5-NBt0Ruzo1UweCrH-cG-ugh-WiHWN7ycpqP5BGmzvdU7U9PhL-jKezNAl2CShenl2RSNZc_nQy0Jn5h0WiP67mOCJCgzc5v85xA/s1600/Tinan+Bataille.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiagAnTW-Rm7vJXLgmI7943sEMCeS9rCPaT6Wfwy1d5-NBt0Ruzo1UweCrH-cG-ugh-WiHWN7ycpqP5BGmzvdU7U9PhL-jKezNAl2CShenl2RSNZc_nQy0Jn5h0WiP67mOCJCgzc5v85xA/s200/Tinan+Bataille.jpg" width="182" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Jean de Tinan, crayonné par Maxime Dethomas</td></tr>
</tbody></table><br />
</div><div style="text-align: justify;">Il fait chaud, chaud, chaud, et j'ai chaud. J'ai lu quelque part cette phrase : « Rien ne peut mieux guérir l’âme comme les sens, comme rien ne saurait mieux guérir les sens que l’âme ». Je trouve cela tout à fait bien et je me le répète depuis ce matin. [...] </div></blockquote><div style="text-align: justify;"><blockquote class="tr_bq">J'ai hâte de te voir ici : quinze jours, nous n'aurons pas le temps de nous lasser du travail et je puis espérer que cela sera (pour moi au moins) agréable tout le temps. [...] Nous chercherons et nous trouverons des conclusions spécieuses. Alors que nous serons parvenus à les convenablement formuler, nous pourrons nous amuser à les appliquer à la vie cet hiver. </blockquote><blockquote class="tr_bq">L'Idéologie est une des seules choses dont on ne se lasse guère. Ceci en ce moment me peine : qu'il est bien difficile d'exprimer suffisamment une chose sans affirmer, et l'affirmation me répugne ; quand on affirme, les gens ont toujours l'air persuadé que vous <i>êtes sûr</i> de ce que vous dites, ils ne peuvent pas arriver à comprendre que l'affirmation est seulement une forme de rhétorique.<i> L'idée</i>, elle, est tout à fait indépendant de l'affirmation, de la négation et du doute, mais tous ces gens-là ne comprennent pas cela ; leur pensée est brutale, elle viole tout ; elle ne sait pas caresser ; la grossièreté de mes « semblables » m'est insupportable et me chagrine. </blockquote><blockquote class="tr_bq">Je n'ai pas d'ailleurs, en ce moment, de chagrins plus directs, et c'est peut-être pour cela que je vais chercher ceux-là. </blockquote><blockquote class="tr_bq">J'écris bien mal, mais c'est la faute de ce papier quadrillé ridicule. </blockquote><blockquote class="tr_bq">Toi, au moins, comprends bien cela, dans mes lettres, comme dans nos rapports : quand j'affirme, c'est que je ne trouve pas d'autre moyen d'expression et c'est un moyen qui ne vaut <i>rien</i>, parce qu'il est forcément partiel. La rhétorique est un vêtement bien étroit, elle nous offre bien peu de ressources, et notre pensée est bien limitée. </blockquote><blockquote class="tr_bq">Comprends cela aussi pour ce que j'ai dit du monde et d'autres choses ; certainement il est bon de se pencher sur le monde, certainement il est mauvais de se pencher sur le monde, mais nous ne savons dire que l'une de ces deux choses à la fois. Remarque que je ne veux pas dire : c'est peut-être bon, c'est peut-être mauvais, les sceptiques me répugnent, ce sont des eunuques cérébraux. Il faudrait dire <i>les deux ensemble</i> et on ne peut pas ; me comprends-tu ? Dis-moi que tu me comprends. Ce n'est pas de ma faute si les formes de la pensée sont insuffisantes et celles de l'expression presque nulles. Nous ne savons presque pas arranger les mots et nous ne savons presque pas ce que les mots veulent dire ... cependant de vrais résultats ont été obtenus ! Qu'est-ce que cela serait si nous savions ! </blockquote><blockquote class="tr_bq">Le secret de mon « abstention » est dans la lettre. « J'ai constaté, en écrivant mon roman que je ne savais pas assez ce dont je parlais », dis-tu ; <span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– moi aussi, et j'attends. J'ai aussi conclu que la forme <i>roman</i> nous rapproche malgré nous de tous les cacographes qui en font.</span> </blockquote><blockquote class="tr_bq"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">J'attends tout simplement : 1° d'avoir quelque chose à dire ; 2° de savoir comment le dire. Je risque d'attendre longtemps.</span> </blockquote><blockquote class="tr_bq"><div class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">En moi des tas de choses s'ébauchent, des tas de théories </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– sur Dieu, sur le Non-Dieu, sur la cruauté, sur l'union, sur la sensualité </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– sur tout </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– mais il faut que tout cela mûrisse, <i>s'arrange</i> ; si je dis quelque chose, il faut que cela n'ait pas traîné à tous mes rez-de-chaussée de journaux à un sou, quelque chose qui puisse aller toucher et baiser à l'âme ceux qui ont des âmes altérées, révoltées, cruelles, énervées, et ... souriantes comme la mienne. Sans cela ce n'est pas la peine.</span></div><div class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">J'ai le temps. Un homme n'a que quelques pages à écrire et il ne lui faut pour cela que quelques volumes.</span></div></blockquote><blockquote class="tr_bq"><div class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Des gens ont écrit cent volumes, ils auraient autant dit en dix, quelquefois en aucun.</span></div><div class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Je me fous de l'opinion littéraire ; seul m'importerait l'émotion de <i>mes frères</i>. De ceux pour qui on écrit sans les connaître.</span></div></blockquote><blockquote class="tr_bq"><div class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">J'ai essayé de me plier aux <i>formes</i>, j'ai commencé un roman, des contes. J'avais tort. Si je reprends un jour la plume, lorsque j'aurai pensé un peu plus; j'écrirai<i> tout droit devant moi</i>, et si </span>« le scandale arrive », tant pis.</div></blockquote></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: right;">Citée dans André Lebey,<i> Jean de Tinan, Souvenirs et correspondance</i>, H. Floury, 1922, p.157-159. </div><div class="MsoNormal"></div>Aphonsinehttp://www.blogger.com/profile/06049230934742182448noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7686290440876561264.post-2037679383936488112011-11-25T23:46:00.001+01:002013-03-07T00:37:32.491+01:00Jean de Tinan & Jean Lorrain<div style="text-align: justify;">
Les relations qu'entretinrent Jean de Tinan et Jean Lorrain furent cordiales mais pas univoques. Lorrain était de vingt ans l'aîné de Tinan et occupait une place de choix dans le monde des arts et des lettres : il était notamment réputé pour les chroniques assassines qu'il publiait dans le Journal sous le titre de <i>Pall-Mall Semaine</i>. En ce sens, on pouvait difficilement renier son influence <span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– et si Tinan le cita plusieurs fois dans ses propres articles, il n'hésitera pas non plus à lui demander de signaler dans ses chroniques un des ses ouvrages à paraître (par exemple L'<i>Essai sur Cléo de Mérode considérée comme symbole populaire </i><span style="font-size: x-small;">(1)</span>).</span> </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Parallèlement, si Jean de Tinan semble avoir eu des relations cordiales avec cette figure originale de la vie littéraire (Jean Lorrain mentionne notamment un dîner qu'il aura eu avec Tinan et La Jeunesse), il semble cependant avoir tenu à garder une part de son esthétique à distance. Ainsi André Lebey raconte-t-il dans ses souvenirs que Tinan ne prenait pas en si bonne part le fait que Lorrain ait parlé élogieusement d'un recueil de vers de son jeune ami : <span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">« Il est plein de talent, yes, ses <i>Contes pour lire à la Chandelle</i> </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– voilà un titre </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– dont une page épatante sur la jarretière d'une bonne, yes, yes, mais ... mais pour qu'il ait tant aimé ton livre, il faut qu'il se cache dedans quelque chose qui n'est pas bien, qui ne soit pas assez de nous <span style="font-size: xx-small;">(2)</span> </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">» </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– ... avec toute la précaution qu'on peut prendre à rapporter du discours déjà rapporté ... </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Cette petite contextualisation posée, je vous invite à lire ce qu'écrivit Tinan au sujet du recueil <i>Une Femme par jour</i> de Jean Lorrain, publié en 1896 chez Borel. Il s'agit d'un passage de la Chronique du règne de Félix Faure, dont nous avons déjà cité ici<a href="http://jean-de-tinan.blogspot.com/2011/06/chronique-de-circonstance.html"> l'ouverture</a>. Citée en partie sur le site de Jean Lorrain (hors ligne à l'heure où nous écrivons ce message, espérons que le souci ne soit que passager !), la voici <i>in extenso</i> :</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<blockquote class="tr_bq">
9 août. </blockquote>
</div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Comme le Dieu unique, et surtout comme la triple Hécate, M. Jean Lorrain est triple. Il est l'observateur méchant et délicat de la <i>Petite Classe</i> où l'on effeuille aux grenouilles des fleurs d'orchidées, et il l'aime <span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– il est le conteur moderniste, amoureux de l'épouvante des berges et des repaires </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– mais il demeure toujours le conteur légendaire amoureux des gracilités de princesses dans les parcs bleus des tapisseries, le poète luxueux de <i>Brocéliande</i>. Dans ce nouveau livre </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– <i>Une femme par jour</i> </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– il semblerait bien que Jean Lorrain ne s'est pas </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">« manifesté » que sous les deux premières ... je dirai </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">« hypostases », nous n'entendrons pas les pages du seigneur Eros lui murmurer des histoires </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– dans les contre-allées du Bois, les Dryades ont des clients à un louis, le buggy de Messaline stationne aux carrefours de Suburre et ce sont des </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">« <i>sirènes sanguinolentes et pourries</i> » qui chantent aux flaques d'eau des fortifes ... mais ce sont toujours des Sirènes ...</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Ces femmes, Jean Lorrain nous les jette brusquement, brutalement même, en quelques attitudes. Certaine petite fille au cartable au pâle petit sourire troublé, est dessinée avec une habileté impitoyable et frissonnante ; et voici, plus loin, </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">« <i>Une étrange et délicieuse sensation de fraîcheur a pénétré votre chair moite sous vos vêtements en désordre, une caresse humide et chaude, presque un effleurement, mais si vivace et pourtant si délicat qu'il devient presqu'une douleur, vous sollicite en un endroit précis : c'est inquiétant et c'est exquis, c'est comme l'enveloppement d'un calice de chair, mais d'une chair pulpeuse et juteuse de fruit, fleur de damnable volupté nocturne refermée sur votre chair à vous, et où tout votre être se fondrait, délicieusement englouti.</i> » </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– cette page que j'offre aux amateurs. Et je l'ai citée, cette page, pour montrer comment Jean Lorrain considère toutes choses au point de vue de la sensation d'art. Il observe avec trop de précision pour ne pas y mêler un peu de sécheresse, impitoyablement (je vous l'ai déjà dit), </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– et l'idylle dont j'ai cité une phrase s'achève </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">« <i>Quarante sous. Oh t'ajouteras bien vingt ronds ... tu sais c'est pas du chiqué !</i> » </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– mais c'est en poète qu'il <i>emploie</i> son observation, toujours.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Sur ces berges de la Seine qu'il aime, Jean Lorrain a écrit de délicieux poèmes </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;"></span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– et toutes ces nuits-ci, en errant par les quais déserts du Havre, de l'île Saint-François aux étranges rues d'Albanie, je comprenais, baigné de rêve moi-même, ces vraies transitions à la légende qu'il a dites dans ce <i>Havre de Songe</i> qui est dans <i>Un Démoniaque</i>.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">C'est ce souci mixte de modernité grouillante, parée ou boueuse, et de poésie lointaine et ... damassée qui donne à l'oeuvre de Jean Lorrain cet aspect tentant d'iris cendré, de féérique fleur-du-mal, et ces <i>Femmes du jour </i>qu'il nous présente conservent le prestige d'être les héroïnes de ces contes merveilleux qu'il sait pétrir avec de l'épouvante, de la sensualité et du réel. </span></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
</blockquote>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">(1) Il semble bien que cet essai ait été publié, mais l'on n'en a pas trouvé trace.</span></div>
<div style="text-align: right;">
<div style="text-align: right;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">(2) André Lebey, <i>Jean de Tinan, souvenirs et correspondance</i>, Paris, H. Floury, 1922.</span></div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: center;">
Le recueil en question de Jean Lorrain est <a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2009620">numérisé sur Gallica</a>.</div>
</blockquote>
</blockquote>
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;"></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;"></span></div>
Aphonsinehttp://www.blogger.com/profile/06049230934742182448noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7686290440876561264.post-89009919964135242192011-11-22T18:50:00.001+01:002013-03-07T00:36:56.662+01:00Argument d'un roman à paraître sous le titre de "Nos pauvres jalousies"<div style="text-align: justify;">
En 1896, Jean de Tinan envoya à Maurice Magre l'argument d'un de ses multiples "romans à paraître" : parmi ces arguments, bien peu menèrent à une œuvre achevée ou à une publication. Celui-ci ne fit pas exception, et il ne semble pas que Tinan ait poursuivi ce projet. Demeure cet argument fantôme, publié dans <i>L'Effort</i>, revue toulousaine de littérature :<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
Puisque que nous sommes tout de même, l'un et l'autre, tous deux ensemble devant ce paysage triste dans le vent d'arbres dépouillés et d'eau verte, il faut, il faut que malgré ce passé, nous admettions un avenir.<br />
Lorsque, par ce froid soleil d'hiver, nous marchons le long du canal, appuyés, sous le même manteau qui nous enveloppe, nous traînons un fardeau plus lourd que celui qui, d'écluses en écluses, fatigue les cheveux de halage tendus sous les claquements des fouets.<br />
Le soir, lorsque nos baisers se hâtent comme s'ils avaient peur de se trouver amers, il semble toujours que l'un de nous va s'épandre en sanglots pour que l'autre aussi n'étouffe plus ...<br />
Sangloter et gémir <span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">–</span> et puis s'endormir très près. Car ce n'est pas toute cette luxure qui nous guérira, et il faudra même, lorsque nos regards seront réconciliés, que nos pauvres corps recommencent leur amour depuis le commencement de nos sourires, pour qu'il n'y ait plus, dans leur volupté, d'autres caresses que les leurs ...<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
</div>
<div style="text-align: center;">
* <br />
* *</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
On n'oublie rien, et ceux qui disent : « J’ai oublié » mentent ; on ne pardonne pas non plus : on accepte. Il faut que notre avenir accepte notre passé.</div>
<div class="MsoNormal">
Mais, pour cela, ce passé, ce passé banal et douloureux dont nos mémoires nous jettent à tout instant des lambeaux torturants et déformés, je voudrais le dresser devant nous, entier, réel, et simple, <span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– je voudrais que nous osions l'affronter ...</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">L'affronter avec confiance. Et puisque nous nous aimons toujours, puisque survit en nous cet inassouvissable et ardent désir d'être chacun tout entier tout l'un pour l'autre en une étreinte vivante de ton charme et de mon art, </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– il faudra bien que nous triomphions.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Nous triompherons de notre passé. J'écrirai notre roman. Tu le liras un soir, </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– malgré les sécheresses, les tristes ironies, les lyrismes maladroits ou menteurs</span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;"> ; </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– tu le liras, comme je l'aurai écrit, le mieux possible ... le plus sincèrement possible ...</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Nous aurons, ce soir-là, de nouvelles fiançailles ...</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Nous marcherons encore du même geste, ton épaule glissée sous mon bras? Nous toucherons aux mêmes fleurs. Je respirerai ta douceur de femme. Et, ce soir-là, </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– tu oseras de nouveau être sensuelle ... </span></div>
</blockquote>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;"><br />
</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;"><i>L'Effort</i>, n°7, 1896, p. 229.</span></div>
</div>
Aphonsinehttp://www.blogger.com/profile/06049230934742182448noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7686290440876561264.post-81746436093195842011-11-21T01:10:00.001+01:002013-03-07T00:38:20.348+01:00Un poème inédit de Pierre de Régnier dédié à Raoul de Vallonges<div style="text-align: justify;">
<b>Pierre de Régnier</b>, dit Tigre, est officiellement le fils de Marie et d'Henri de Régnier, officieusement celui de Marie de Régnier et de Pierre Louÿs. Il est né le 8 septembre 1898, à quelques semaines de la mort de Jean de Tinan. Journaliste et noctambule, écrivain des années folles, il mentionne plusieurs fois l’œuvre de Tinan dans ses propres livres. Parmi ses écrits, l'on trouve un étrange poème dédié à Raoul de Vallonges (double romanesque de Tinan). Écrit sur du papier à entête du Weber, le poème s'étend sur cinq feuillets. Sur un enveloppe, un envoi à Aimienne, personnage du roman éponyme de Tinan - et le tout semble constituer une étrange lettre à personne, qu'il est impossible d'envoyer. Le document se trouve à la Bibliothèque de l'Arsenal :</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<i>Sur l'enveloppe</i></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Je suis tellement seul qu'il a fallu, ce soir</div>
<div style="text-align: center;">
Que je vienne</div>
<div style="text-align: center;">
Ici, pour y rêver, sous l'ombre d'un espoir,</div>
<div style="text-align: center;">
A Aimienne ...</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Elle avait quatorze ans en quatre vingts-dix sept ...</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<i>Les cinq feuillets</i></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Je pense à vous ce soir, chez Raoul de Vallonges</div>
<div style="text-align: center;">
Car j'écris à la table où vous avez rêvé</div>
<div style="text-align: center;">
Et l'avenir qui fuit, le passé qui s'allonge</div>
<div style="text-align: center;">
Rendront plus doux mon rêve où je vous ai trouvé.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Et si je pense à vous, seul sur cette banquette</div>
<div style="text-align: center;">
Où vos contemporains ont posé leurs séants</div>
<div style="text-align: center;">
C'est que ma solitude impitoyable et nette</div>
<div style="text-align: center;">
M'a fait voir la puissance immense du néant.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Raoul, vous êtes mort l'année de ma naissance</div>
<div style="text-align: center;">
Et pourtant, c'est bien vous que j'ai le plus aimé</div>
<div style="text-align: center;">
Vous étiez la jeunesse et puis l'insouciance</div>
<div style="text-align: center;">
Et vous avez toujours, sans vieillir, su charmer ;</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Raoul, vous êtes morts, et vous aviez mon âge</div>
<div style="text-align: center;">
Raoul, vous étiez jeunes et vous l'êtes resté</div>
<div style="text-align: center;">
Moi, je ne suis pas mort, mais je tourne la page</div>
<div style="text-align: center;">
De l'amour impossible à la réalité.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Penses-tu réussir, mon cher Raoul ! Aimienne</div>
<div style="text-align: center;">
Fut trois ou quatre jours d'amour inassouvi</div>
<div style="text-align: center;">
J'ai le temps de vieillir, Raoul, avant que vienne</div>
<div style="text-align: center;">
La réussit de ce que j'aurai suivi ...</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Et quand je vous relis, mon frère d'un autre âge</div>
<div style="text-align: center;">
Je me confie à vous, qui seul, me comprendrez</div>
<div style="text-align: center;">
Je pleure tout mon désespoir entre vos pages</div>
<div style="text-align: center;">
Et peut-être qu'un jour, vous me consolerez ...</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Le restaurant Weber ! Vingt-et-un, rue Royale ...</div>
<div style="text-align: center;">
Vingt-et-un et même vingt-trois ! Dieux, que c'est vieux !</div>
<div style="text-align: center;">
Je suis là, survivant d'une époque ancestrale</div>
<div style="text-align: center;">
Espérant voir toujours ce qu'ont pu voir vos yeux ...</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Je pense aux petits bleus de Gérard de Kerante</div>
<div style="text-align: center;">
Qu'il écrivit à la terrasse ... à vos amours</div>
<div style="text-align: center;">
Pour Odette Laurent, ou votre cœur en pente</div>
<div style="text-align: center;">
A pensé reposer un peu plus de huit jours</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Et les oeufs brouillés de Pierre Lionel Sylvande !</div>
<div style="text-align: center;">
Jeanne, et Blanche-Marcelle ! Et Flossie aux yeux verts !</div>
<div style="text-align: center;">
Raoul, restez ici ce soir ... Je vous demande</div>
<div style="text-align: center;">
De calmer des désirs que l'on croirait pervers ...</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Raoul, je suis tout seul, et personne ne m'aime</div>
<div style="text-align: center;">
Raoul, je me cramponne à de vieux souvenirs ;</div>
<div style="text-align: center;">
Raoul, je veux aimer, Raoul, je veux Aimienne</div>
<div style="text-align: center;">
Ou bien n'importe qui ... - Penses-tu réussir !</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Rien ne viendra troubler mon rêve taciturne</div>
<div style="text-align: center;">
Vous ne fûtes jamais aussi sec que je suis</div>
<div style="text-align: center;">
Et pourtant je suis plein de désespoirs nocturnes</div>
<div style="text-align: center;">
Je cherche comme vous l'amour ... l'amour qui fuit</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Et voilà donc pourquoi cette nuit qui s'allonge</div>
<div style="text-align: center;">
S'adoucira sans doute au troublant souvenit</div>
<div style="text-align: center;">
Des premières amours de Raoul de Vallonges, - </div>
<div style="text-align: center;">
- Comme seule une nuit d'été peut s'adoucir ...</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
Weber, Lundi 23 juin 1924</div>
<div style="text-align: right;">
minuit moins vingt. </div>
Aphonsinehttp://www.blogger.com/profile/06049230934742182448noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7686290440876561264.post-13995747832026476662011-11-15T14:00:00.000+01:002013-03-07T00:34:42.273+01:00Les Vengeurs de Parsifal<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;">
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
La collaboration de Jean de Tinan avec <i>La Presse</i> prit essentiellement deux visages : il y tint la « Chronique du Boulevard » de septembre 1897 à mars 1898 et participa à <i>La Guirlande de Célimène</i>, « fantaisie épistolaire » à trois mains <span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– nous aurons sans doute l'occasion d'en reparler. A cela s'ajoutent cependant quelques articles occasionnels, publiés sous le pseudonyme des frères Barrisson (les sœurs Barrison étant des artistes de music-hall). Nous vous en proposons un exemple :</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhToE-XerEPsc27mDrA1Xw2whFN8Lh5wY9j0Yv-ZciTMHjYFvTOxob9FgKSuS1ea8zFyQ6UmXVU1nJ1dRSXprurL8jeGw8w-XhaFM1SrkaT6jfCWVdg3plWMiggDjpZ_BcwLcE70SKeUTY/s1600/xyz55514.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhToE-XerEPsc27mDrA1Xw2whFN8Lh5wY9j0Yv-ZciTMHjYFvTOxob9FgKSuS1ea8zFyQ6UmXVU1nJ1dRSXprurL8jeGw8w-XhaFM1SrkaT6jfCWVdg3plWMiggDjpZ_BcwLcE70SKeUTY/s320/xyz55514.jpg" width="215" /></a></div>
<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;">
<br /></div>
<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif; text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><i> Les Vengeurs de Parsifal</i></span></div>
<blockquote>
<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;">
<span style="font-size: small;">Chaque année, vers la fin d'août, cette petite polémique recommence, avec une touchante régularité et le long des mêmes ornières ...</span></div>
<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;">
<span style="font-size: small;">Nietzsche contre Wagner ! Wagner contre Nietzsche ?</span></div>
<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif; text-align: center;">
<span style="font-size: small;">* *</span></div>
<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif; text-align: center;">
<span style="font-size: small;">*</span></div>
<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: small;">Un chroniqueur attache le grelot. Quelquefois, il est mal au courant des chronologies ..., mais il remplace cette lacune par une certain énergie de langage.</span></div>
<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: small;">- Nietzsche fait sous lui ... il a admiré Wagner tant qu'il n'a pas été gâteux ... puis il s'est mis à baver dessus ...</span></div>
<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: small;">Un second chroniqueur objecte poliment :</span></div>
<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: small;">- Délicate argumentation. Mais si vous daignez comparer les dates, vous verrez que Nietzsche écrivait ses pages les plus lucides et les plus nettement indépendantes une douzaine d'années après avoir dénoncé Wagner ...</span></div>
<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: small;">- Et c'est un procédé bien inférieur, intervient un troisième chroniqueur <span style="line-height: 115%;">–</span> que de contester la sincérité d'un homme parce que, douze ans plus tard, il est devenu <span style="line-height: 115%;">« malade » par excès de travail ...</span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;">- Jalousie ... ! Nietzsche était jaloux et humilié ...</span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;"> - Jaloux ! Nietzsche ! Humilié ! Il écrivait à peu près : </span><span style="line-height: 115%;">« <i>J'ai donné à l'Allemagne son plus immense penseur !</i> » </span><span style="line-height: 115%;">– </span><span style="line-height: 115%;">ce n'est peut-être pas très modeste, mais ...</span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;">- D'ailleurs il eût été jaloux, bien à l'avance, des futures adulations des dernières années de Wagner.</span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;">- Alors c'est par anticléricalisme ...</span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;">- Eh mais ! Pensez-vous que les veules et imbéciles attitudes de Parsifal soient pour plaire à tout le monde ?</span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;">- Mais il y a des causes plus générales et plus profondes, et on vous les a dites cent fois : Nietzsche admira Wagner partout où Wagner s'est </span><span style="line-height: 115%;">« mis lui-même en musique », et il espère beaucoup de lui, mais, lorsque Wagner voulut créer une émotion musicale nouvelle, reflet, pour ainsi dire, d'une métaphysique, Nietzsche s'aperçut que cette métaphysique allait à nier la vie dont lui, Nietzsche, adorait la plénitude : il vit Wagner apôtre de la chasteté, Wagner rédempteur, Wagner antisémite, Wagner-Parsifal, Wagner chrétien, Wagner, selon lui, Nietzsche, </span><span style="line-height: 115%;">« malsain ». Et vous vous étonnez qu'il s'en soit détaché ! </span></span><br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: small;">* *</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: small;">*</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;">Ce qui est admirable, c'est qu'il en ait eu le courage, c'est qu'il ait assumé cette désillusion, qu'il ait été à ce point, combien qu'il dût en souffrir, libéré de tout <span style="line-height: 115%;">« snobisme » qu'il ait été si fidèle à son idéal dyonisiaque ...</span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;">Ce n'est pas Nietzsche qui a </span><span style="line-height: 115%;">« lâché » Wagner. C'est Wagner, indécis, faible, qui a titubé jusqu'à s'effondrer </span><span style="line-height: 115%;">«sénile » devant la croix chrétienne, dans l'idéalisme le plus mesquin, un idéalisme d'attitudes, la musique et le drame lui-même n'étant plus que les accessoires de marionnettes </span><span style="line-height: 115%;">« émouvantes » ...</span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;">C'est Wagner qui a </span><span style="line-height: 115%;">« failli » ... Lui, le musicien incomparable des misères intimes et des glissements de l'âme, l'Orphée des petites émotions, a rêvé </span><span style="line-height: 115%;">– </span><span style="line-height: 115%;">noble ambition peut-être </span><span style="line-height: 115%;">–</span><span style="line-height: 115%;"> des fresques grandioses, et il a abouti à <i>Parsifal</i> ..., l'œuvre malsaine, l'œuvre de Wagner vaincu, retourné à l'idéal obscurantiste, morbide ... chrétien. Nietzsche n'était pas vaincu, lui. Il a été dans la logique de sa vie, il a été dans son devoir en écrivant : </span><span style="line-height: 115%;">«<i> Je méprise quiconque ne ressent pas Parsifal comme un attentat contre la morale ...</i> »</span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;">Contre la morale des </span><span style="line-height: 115%;">« Zarathustra » qui n'est pas celle </span><span style="line-height: 115%;">« des masses, des impubères, des blasés, des malades ... des wagnériens ! »</span><span style="line-height: 115%;"> </span></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: small;">* *</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: small;">*</span></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;">
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;">Nietzsche est </span><span style="line-height: 115%;">« mort intellectuellement ». </span><span style="line-height: 115%;">–</span><span style="line-height: 115%;"> les chroniqueurs ont beau jeu à l'appeler <i>gâteux </i>et, lorsque Henri Albert nous aura donné (enfin !) les traductions que nous attendons, lorsqu'on aura pu juger un peu mieux cet esprit inégal, éblouissant, <i>abyssal</i>, qui est celui de Nietzsche ... eh bien ! il n'y aura rien de changé.</span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif; line-height: 115%;">Et l'on verra – tant que sévira le Parsifalisme aigu – chaque mois d'août des chroniqueurs s'en prendre à la « moelle détériorée » de Friedrich Nietzsche, et, toujours sans prendre garde aux dates, – venger Parsifal ! ...</span></span></div>
</blockquote>
<br />
<br />
<div style="text-align: right;">
Publié dans <i>La Presse</i>, le 1er septembre 1897, sous le pseudonyme <span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif; line-height: 115%;">« </span></span>Les Frères Barrison <span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif; line-height: 115%;">»</span></span>. </div>
Aphonsinehttp://www.blogger.com/profile/06049230934742182448noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7686290440876561264.post-55901692821057422652011-11-14T15:22:00.001+01:002011-11-15T13:45:11.689+01:00Un hommage tardif mais sincère<div style="text-align: justify;">Je fais suite aux articles de <a href="http://www.lekti-ecriture.com/blogs/alamblog/index.php/post/2011/11/05/Bruno-Leclercq%2C-l-%C3%A9l%C3%A9gance-g%C3%A9n%C3%A9reuse">L'Alamblog</a>, des <a href="http://zamdatala.net/2011/11/10/a-bruno-leclercq">Âmes d'Atala</a>, du <a href="http://leblogduvisagevert.wordpress.com/2011/11/08/au-prince-des-bloggeurs/">Visage vert</a>, des <a href="http://lesfeeriesinterieures.blogspot.com/2011/11/bruno-leclercq.html">Fééries intérieures</a> et du <a href="http://hanryner.over-blog.fr/article-une-triste-nouvelle-88373651.html">Blog Han Ryner</a> pour adresser un hommage, aussi modeste soit-il, à <a href="http://livrenblog.blogspot.com/">Bruno Leclercq</a>. </div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Si j'ai eu la vocation d'ouvrir un blog sur Jean de Tinan, si j'ai voulu découvrir plus avant la littérature fin-de-siècle, c'est en partie à lui que je le dois. C'est grâce à lui que j'ai commencé mes recherches autour de ces thèmes, grâce à lui que j'ai approfondi et développé en passion ce qui n'était qu'une fascination légère d'étudiante, grâce à lui enfin que j'ai pu découvrir la prose Rémy de Gourmont. Pour tout cela, j'ai voulu poser ma petite fleur dans le bouquet des hommages venus des blogs finiséculaires <span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">–</span> une petite fleur de jeune et maladroite reconnaissance.<br />
<br />
<br />
</div>Aphonsinehttp://www.blogger.com/profile/06049230934742182448noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7686290440876561264.post-37380384779806067092011-11-14T14:40:00.002+01:002013-03-07T00:35:57.435+01:00Un mot d'Octave Uzanne sur Jean de TinanDans <i>L’Écho de Paris</i>, Octave Uzanne publiait sous le pseudonyme de La Cagoule de petites chroniques littéraires, évoquant les personnages du temps et les œuvres qui viennent. Comme on fait souvent, il publie ensemble ces articles dans <i>Visions de notre heure,<span class="st"> choses et gens qui passent, notations d'art de littérature & de vie pittoresque</span></i><span class="st">, paru chez Floury en 1899.</span><span class="st"> On y trouve une évocation mélancolique d'un Jean de Tinan</span><i><span class="st"> </span></i><span class="st">trop tôt disparu :</span><i><span class="st"> </span></i><span class="st"></span><br />
<i><span class="st"><br />
</span></i><br />
<div style="text-align: center;"><i><span class="st">~ * ~</span></i></div><div style="text-align: center;"><i><span class="st"><br />
</span></i></div><div style="text-align: center;"><i><span class="st">19 novembre 1898 </span></i></div><div style="text-align: center;"><i><span class="st">Jean de Tinan. </span></i><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">–</span><i><span class="st"> Silhouette de souvenir</span></i></div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"><span class="st">Pourquoi faut-il que non seulement </span><span class="st">nous avons à pleurer le subit départ de nos aînés, à saigner de la disparition de nos contemporains, mais encore à incliner nos regrets vers ceux qui poussaient à peine et que nous regardions grandir sur un fond d'espérance ? </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– Le pauvre Jean de Tinan s'en est allé, tout jeune et palpitant, emportant avec soi, comme eût dit Balzac, toutes ses illusions, s'envelissant, comme un roi d'Orient, avec les pierreries, les trésors, la fortune humaine que thésaurise la jeunesse. </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– Nous ne lirons plus dans le Mercure ses fantaisie capricantes sur les Cirques, Concerts et cabarets (1), ni ses livres ingénieux, alors qu'un peu hâtifs, où il exprimait en d'originales formules quelques unes de ses visions nouvelles de la génération en marche.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;"><br />
</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Je revois ce grand garçon, long, mince, au visage pâle, souriant d'une façon constante, mais d'un sourire accentué de mélancolie ; je le revois sous le feutre mou dont il ombrageait son chef avec ses beaux yeux noirs enquêteurs et inquiets devant lesquels, comme de funèbres papillons, devaient tournoyer des feuilles mortes, présage de ses brèves destinées !</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;"><br />
</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Que de beaux titres de livres il nous ravit jalousement ! </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">– Il avait le génie des titres étranges, amusants et non sans logique. Il montrait un dandysme très personnel : il eût créé un smart à part dans la littérature de demain.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;"><br />
</span></div><div style="text-align: center;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">~ * ~</span></div><div style="text-align: center;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 115%;"><br />
</span></div><div style="text-align: right;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; line-height: 115%;">(1) La chronique que Tinan tint au <i>Mercure</i> s'intitulait </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; line-height: 115%;">« </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; line-height: 115%;">Cirques, cabarets, concerts</span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; line-height: 115%;"> »</span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; line-height: 115%;">. </span></span></div><div style="text-align: right;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; line-height: 115%;">Il la tint pendant un an : de novembre 1897 jusqu'à sa mort, en novembre 1898.</span></span></div><div style="text-align: right;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; line-height: 115%;"><br />
</span></span></div><div style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; line-height: 115%;"><span style="color: #783f04;">Octave Uzanne, </span><i style="color: #783f04;">Visions de notre heure</i><span style="color: #783f04;">, H. Floury, 1899, p. 250-251.</span></span></span></div><span style="font-size: x-small;"><span class="st"></span></span><i><span class="st"><br />
</span></i>Aphonsinehttp://www.blogger.com/profile/06049230934742182448noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7686290440876561264.post-35060210366782712902011-06-28T16:13:00.000+02:002013-03-07T00:38:09.167+01:00Chronique de circonstance« Chronique du règne de Félix Faure » fut publiée dans <i>Le Centaure</i> (volume deux) en décembre 1896 (p. 119-156). Ecrite pendant l'été, elle s'ouvre par une « Parade » drolatique, qui aura peut-être la chance de vous faire sourire, en ces journées décidément trop chaudes :<br />
<br />
<br />
<br />
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<i><span style="font-family: "Times New Roman","serif";">Parade.</span></i></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<br /></div>
<blockquote>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif";">MESDAMES ET MESSIEURS ! – 32° à l’ombre ! – Je n’aurais pas mieux demandé que de vous fournir ici une « chronique » remarquablement remarquable, mais … 32° à l’ombre ! Que puis-je faire ! Le gruyère sanglote – « <i>sunt lacrymae rerum</i> », pieusement fidèle aux intentions de Tœpffer, « <i>Monsieur Vieux-Bois change de linge » </i>; il convient de dégonfler prudemment les pneumatiques chauds des bicyclettes, et ce n’est certainement pas ce soir que le bel Alfred de Vigny pourra cesser de rêver à « <i>la chaleur du sein »</i> – 32° à l’ombre ! Mon répétiteur de physique nous la resservait tous les ans : « La température abuse de la permission d’être ambiante ». « <i>Ah ! </i>s’écriait un personnage de Labiche, <i>ce n’est pas pour me vanter, mais il fait bigrement chaud aujourd’hui </i>! »</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif";">Mesdames et Messieurs ! – voici sur ces fiches consciencieusement prises au soir le soir, des « <i>notes </i>» à la fois nombreuses et choisies. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif";">Il ne tiendrait qu’à moi, discernant savamment parmi la Futilité-des-Apparences, sélectant parmi tous les petits Faits divers ceux qui sont le Germe-Fécond des Choses-à-venir et ceux qui sont le Clair-Symbole des Choses-Passées pour les présenter – (Encore vingt centimes sur le tapis, s’il vous plaît, Messieurs et dames, et l’on commence !) – pour les présenter, dis-je, « sous un angle – d’Éternité ». Il ne tiendrait qu’à moi, reprenant l’histoire de ces trois mois écoulés, « <i>fugit irreparabile tempus ! »</i>, de vous faire voir, en une Synthèse éclatante et ferme, le suggestif résumé des anciennes Évolutions de notre Humanité se mêler aux Promesses Vermeilles de ces Évolutions Futures … – (Plus que cinq centimes, du courage à la poche ! – Merci Madame ! N’en jetez plus, la cour est pleine !) – pour que la Leçon des Événements nous soit la Garantie- de- l’Avenir … </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif";">Voilà comment que je la comprends, moi, la « <i>Chronique Trimestrielle »</i>, c’est bien simple – mais … </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif";">Mesdames et Messieurs ! J’ai trop chaud. Tant pis si l’on me gronde … Je vais vous servir quelques unes de mes petites notes « nature », et, s’il me faut une excuse, je l’emprunterai au <i>Paludes</i> d’André Gide : « <i>Des notes ! oh lisez-les ! car c’est le plus amusant ; on y voit bien mieux ce que l’auteur veut dire … »</i></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif";">C’est la grâce que je me souhaite ! </span></div>
</blockquote>
Aphonsinehttp://www.blogger.com/profile/06049230934742182448noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7686290440876561264.post-57812364284346668932011-06-18T00:08:00.000+02:002013-03-05T23:46:26.236+01:00Bibliographie des oeuvres de Jean de Tinan<div class="MsoNoSpacing" style="line-height: 150%; text-align: justify;">
<i><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 150%;">Les titres suivis d'une étoile sont disponibles en ligne sous diverses formes. Consulter la page des <a href="http://jean-de-tinan.blogspot.com/p/oeuvres-consultables-en-ligne.html">Œuvres consultables en ligne</a>. </span></i></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="line-height: 150%; text-align: justify;">
<i><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 150%;"><br />
</span></i></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="line-height: 150%; text-align: center;">
<br /></div>
<ul>
<li style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 150%;"><i>Un document sur l’impuissance d’aimer</i>, récit. Paris, L’Art indépendant, 1894 (rééd. Edouard Joseph 1920) </span></li>
<li style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 150%;"><i>Annotation sentimentale</i>, essai, Paris, </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif";">É</span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 150%;">ditions du Sagittaire, 1921. Initialement publié au <i>Mercure de France</i>, mars 1895, p. 272-282) *</span></li>
<li style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 150%;"><i>Érythrée</i>, conte, Paris, Mercure de France, 1896. (réédition tronquée, Edouard-Joseph, 1920) *</span></li>
<li style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 150%;"><i>Maîtresse d'esthètes</i>, sous le nom de Willy, Paris, Simonis Empis, 1897 (réédition Champs Vallon, 1998) </span></li>
<li style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 150%;"> <i>Penses-tu réussir !,</i> roman. Paris, Mercure de France, 1897 (réédition Au Sans Pareil 1921 ; Mercure de France, 1922, 1926 ; Robert Laffont, 1999 ; La Petite Vermillon, 2003)</span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 150%;"> *</span></li>
<li style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 150%;"> <i>L’Exemple de Ninon de Lenclos amoureuse</i>, roman. Paris, Mercure de France, 1898 (rééd. Bruxelles, </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif";">É</span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 150%;">dition de la Chimère, 1921 et Paris, Mercure de France 1923)</span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 150%;"><i> *</i></span></li>
<li style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 150%;"><i>Un vilain Monsieur !,</i> sous pseudonyme (Willy), H. Simonis Empis, 1898.</span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 150%;"><i> </i></span></li>
<li style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 150%;"><i>Aimienne ou le détournement de mineure</i>, roman. Mercure de France, 1899 (rééd. Editions du Sagittaire, 1922 et Mercure de France, 1923.) Initialement publié en feuilletons au <i>Mercure de France</i>, février, mars et avril 1899.</span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 150%;"><i> *</i></span></li>
<li style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 150%;"><i>Noctambulismes</i>, préf. de F. Carco, Ronald David, 1921. Initialement chronique « Cirques, cabarets, concerts », tenue au <i>Mercure de France</i> de novembre 1897 à novembre 1898.</span></li>
</ul>
<ul>
<li style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 150%;"><i>Œuvres Complètes</i> [sic], éd. et prés. par Hubert Juin, Union Générale d'éditions, coll. 10-18, 1980 (t. 1 : <i>Penses-tu réussir !, Un document sur l’impuissance d’aimer </i>et<i> Chronique du règne de Félix Faure</i> ; t. 2 : <i>Aimienne, l’Exemple de Ninon de Lenclos amoureuse</i> et<i> Noctambulismes</i>).</span></li>
<li style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 150%;"> </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 150%;"><i>Lettres inédites à André Lebey</i>, édition par Jean-Paul Goujon, Dolhain (Belgique), éditions Compléments, 1984.</span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 150%;"><i> </i></span></li>
<li style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 150%;"><i>Lettre à Pierre Louÿs</i> (23 Février 1897), coll. « Lettres d’écrivains », Reims, éditions A L’Ecart, 1984.</span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 150%;"><i> </i></span></li>
<li style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt; line-height: 150%;"><i>Correspondance inédite</i>, édité et présenté par Jean-Paul Goujon, Tusson, Éditions du Lérot, 2005. </span></li>
</ul>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<ul></ul>
<div class="MsoNoSpacing" style="line-height: 150%; text-align: justify;">
<br /></div>
Aphonsinehttp://www.blogger.com/profile/06049230934742182448noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7686290440876561264.post-28651964147186829922011-05-11T16:29:00.005+02:002013-03-07T00:38:00.783+01:00Scène de la vie de Bohème : Le Métier de poète<div style="text-align: right;">
Paru dans la <span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt;">« </span>Chronique du Boulevard<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt;"> »</span>, </div>
<div style="text-align: right;">
que Jean de Tinan tint sporadiquement dans </div>
<div style="text-align: right;">
<i>La Presse</i> du 15 septembre au 12 décembre 1897.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://i29.servimg.com/u/f29/16/09/97/68/2-stei10.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" src="http://i29.servimg.com/u/f29/16/09/97/68/2-stei10.jpg" width="320" /> </a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
En 1897, un poète d'origine provinciale, René de la Villoyo, est retrouvé mort chez lui, empoisonné au cyanure. Cette victime de la bohème défraye la chronique des milieux lettrés : ses vers sont lus avec plus d'intérêt que jamais par certains, d'autres l'éreintent pour son geste ridicule. Jean de Tinan livre à son tour un article, pour <i>La Presse</i>, plein d'ironie et glissant presque, parfois, vers un simili-art poétique.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
~ * ~</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
</div>
<div style="font-family: inherit; text-align: center;">
<i><span style="font-size: small;"><b>Le Métier de poète</b></span></i></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<blockquote>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;">C'est presque une note marginale à Mürger. C'est un suicide d'actualité.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;">Un jeune homme, malgré sa famille - naturellement ! et combien elle avait raison la famille ! - abandonne ses études de médecine, essaye du journalisme, le quitte, se voit </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;">«</span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;"> couper les vivres », va voir des directeurs de théâtres qui le prient de repasser et des éditeurs qui lui conseillent de leur apporter </span> <span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;">«</span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;"> autre chose ». La gêne augmente ; il écrit à un parent riche, ça ne réussit pas : il doit deux termes - il y a toujours une femme qui vous quitte aux moments où l'on voudrait ne pas être quitté ! Alors il réunit des notes pour un article sur le D<i>roit au suicide</i>, et classe ses poèmes.</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif";">De l'or plus blond que tes cheveux,</span></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt;"><span style="font-size: x-small;">De l'or plus clair que tes yeux.</span></span></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;">Et puis, au lieu d'écrire son article sur le suicide, il s'y met lui-même en conclusion ; il se couche sur son lit, avale une fiole de cyanure du potassium ; trois jours après on le trouve - <i>jam f</i></span><span style="font-size: small;"><i><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; line-height: 115%;">œt</span></i></span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;"><i>et</i> - et puis voilà. Ses camarades de brasserie disent que c'était un charmant garçon. Il buvait l'apéritif, disent-ils, comme personne ... pour n'aller peut-être pas sîner après. - Et ses poèmes ? ... Mon Dieu, ils n'ont pas l'air d'y attacher beaucoup d'importance, aux poèmes, les camarades ... Il y a quatre cent mille poètes en France, vous savez ... eux d'abord ...</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;">C'est pourtant de ses poèmes que R. de la Villoyo est mort. </span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><br />
</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;">*</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;">* *</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;"><br />
</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;">Ah ! certes, s'il est un droit que j'admette, c'est le droit au suicide. Je pense même que, si l'on y songeait bien, on s'étonnerait de l'entêtement que l'on met à vivre alors que se présentent à vous, chaque jour, tant d'excellents prétextes d'aller dormir pour de bon : puisque pour la plupart de nous (progrès de la science ! progrès de la science !), le monologue du jeune Hamlet n'est que de la littérature.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;">J'admets que l'on s'en aille par bonheur fini - parce qu'on n'a pas le courage, par exemple, de ne plus voir une chère petite tête près de la vôtre sur l'oreille, parce que <i>c'est trop</i> que recommencer l'effort terrible lorsque l'on a réussi une fois, que l'on étouffe et que l'on v<i>eut se reposer</i>. J'admets que l'on s'en aille pour ne plus être gêné par son corps malade et usé - et il n'y a pas besoin d'avoir lu le <i>Phédon</i> pour cela. J'admets presque que l'on s'en aille pour affaires. - M. Clément doit venir perquisitionner chez vous demain matin ... on a joué une partie en se mettant soi-même en jeu contre une poignée de scrupules laissés ... on est beau joueur, on paye. J'admets, si vous voulez, que l'on se tue par métaphysique ... pour aller voir - c'est un joli mysticisme - et j'admets même que l'on se tue pour rien ... parce que </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;">«</span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;"> il pleut trop ».</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;"> Mais il ne faudrait pas mourir parce que les vers ne se vendent pas ... Et je crois bien que c'est pour cela que La Villoyo est mort.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;"> </span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;">*</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;">* *</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><br />
</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;">Il a cru que <i>faire des vers </i>c'était un métier. Il s'est trompé. Il y a de sots métiers ; et celui-là n'en est pas un.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;">Il a été dupe de son propre lyrisme - et je songe que d'autres seront dupes demain du leur, et cela me désole ; que d'autres auront une âme plus grande que leur ventre dans leurs pauvres yeux de visionnaires paresseux ; que d'autres briseront contre un azur implacable leurs grandes ailes maladroites ; que d'autres deviendront misérables dans leur rêve et ne sauront pas lui échapper.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;">Poète ! Ah ! Ils sont poètes ! - et voici qu'ils en meurent avec un désespoir un peu fier, près de leurs citations de Caton ou de Montaigne et de leur cahier de petits vers inédits. Comment leur dire sans cruauté, à ces pauvres enfants fous, que la poésie ne doit pas demeurer à côté de la vie et y mourir - qu'ils ont failli à leur devoir, qui était de créer à leur chère poésie une vie large et saine pour qu'elle s'y développe en beauté, comme leur devoir serait d'entourer de la même vie laborieuse et loyale la chère tendresse qui se donnerait à eux ...</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;">Mais non - ils trainent des espoirs aveulis, ils voudraient <i>en vivre</i> ... ils sont - non ... ils voudraient être ! - les entretenus de leurs rêves, de leurs petits rêves un peu rythmés, de leurs petites chansons fatales - et ils sont sincères. Ils ne voient pas quelles volontés courageuses d'infatigable forgeron il a fallu à ceux-là dont ils disent entre une absinthe-sucre et un amer curaçao : - </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;">«</span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;"> Il gagne de l'argent que c'en est dégoûtant ». Et leurs imaginations marchent ... hélas ! L'imagination est une forme décorative du vide. Leurs petites chansons leur apparaissent flottantes et grandes ... Leur petit travail n'a-t-il pas été acharné ... Ah ! la vie est injuste pour eux ! Et ils trouveront bien quelques vraies injustices où aiguiser les leurs.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;">Alors, un jour qu'ils doivent deux termes, ils iront</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif";">... Ridiculement se pendre au réverbère</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: small;">et l'on aura tout de même bien pitié d'eux. </span></div>
</blockquote>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt;"><br />
</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt;"><br />
</span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif";"><i> La Presse</i>, </span><span style="font-family: "Times New Roman","serif";">«</span></span><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt;"><span style="font-size: x-small;"> Chronique du Boulevard : Le Métier de poète », 5 octobre 1897.</span></span></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
~ Un commentaire de Remy de Gourmont dans </div>
<div style="text-align: right;">
<a href="http://www.remydegourmont.org/vupar/rub1/millandy/notice.htm"><i>Le Mercure de France</i>, à propos de René de la Villoyo.</a> </div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
Aphonsinehttp://www.blogger.com/profile/06049230934742182448noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7686290440876561264.post-27608866742412098542010-12-12T22:34:00.004+01:002013-03-07T00:37:46.117+01:00Un hommage à Félicien Rops - 1898.<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif; text-align: justify;">
<div style="text-align: justify;">
« A mon vieux Jean de Tinan, son jeune ami Félicien Rops » peut-on lire sur <i>Le Flirt</i>, illustrant la <i>Lettre longue à la Bien-Aimée</i> que Tinan livra au premier numéro du <i>Centaure</i> - revue de luxe dont le maître d'œuvre fut Henri Albert et qui connut deux livraisons courant 1896. Le texte était d'importance puisqu'il constituera plus tard un des chapitres du roman <i>Penses-tu réussir ! </i>L'illustration, quant à elle, ne venait pas de n'importe qui. Félicien Rops, né en 1833, était de quarante ans l'aîné de son dédicataire. Ami de longue date du père de Tinan, il était connu pour avoir illustré Baudelaire, Mallarmé ou encore Barbey d'Aurevilly. Ajoutons que ce n'était pas la première fois que le nom de Rops était associé à celui du jeune Tinan : l'artiste avait déjà livré une gravure pour le frontispice d'<i>Un Document sur l'impuissance d'aimer</i>, publié en 1894 *. Si l'ouvrage témoignait encore de la jeunesse de son auteur, le frontispice plut beaucoup et contribua possiblement à la (petite) renommée de l'ouvrage. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
A la mort de Félicien Rops, Tinan reviendra sur ce « maître » dans un bel article, portrait vivant de l'artiste. Tinan sort alors d'une importante crise qui l'empêcha d'écrire, de lire, de recevoir et la peinture qu'il fait de l'artiste vieilli et réduit au silence n'est peut-être pas anodine ... L'article fut publié par <i>La Presse</i>, le 29 août 1898. </div>
<div style="text-align: justify;">
.</div>
</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiuthAHzmfSiih7v6DsYuvtxsm8KL1xk7H1mVdAwEMfMfjjyfqW9VgQKlyCm25qOKs-2yTmj0btxLR9E0XvSrHAUbHyLcFDSxIu9QEKoYEr_lwOumTWj9T0zTE1eo8kDhLXJt-3-jK_5ws/s1600/Le+Flirt+Rops.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="219" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiuthAHzmfSiih7v6DsYuvtxsm8KL1xk7H1mVdAwEMfMfjjyfqW9VgQKlyCm25qOKs-2yTmj0btxLR9E0XvSrHAUbHyLcFDSxIu9QEKoYEr_lwOumTWj9T0zTE1eo8kDhLXJt-3-jK_5ws/s400/Le+Flirt+Rops.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Félicien Rops, <i>Le Flirt</i>.</td><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><br /></td></tr>
</tbody></table>
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>Opinions </b></div>
<div style="text-align: center;">
<b>sur Félicien Rops</b></div>
<blockquote style="font-family: inherit;">
<div style="text-align: justify;">
Les critiques d'art pourront expliquer aux gens ce qu'il convient de penser de l'Œuvre de Rops. Ils sauront discerner fort doctement, sans doute, ce qui, dans cet œuvre si nombreux et si divers, restera et ce qui ne restera pas ... Érotique, satanique, féministe, paysagiste, symboliste et réaliste, satirique et attendri, sublime et de mauvais goût, Rops a tout été, et - toujours habile - son œuvre est classé, catalogué, tout prêt pour la postérité : elle jugera ...</div>
<div style="text-align: justify;">
Lui, est mort cette semaine, dans cette propriété des environs de Corbeil où il s'était retiré depuis deux ans ...« Âgé de cinquante ans », disent les échos ... Je crois bien qu'on le rajeunit beaucoup car en 1856, il collaborait déjà ... ; mais il eut toujours, jusqu'au jour où la maladie le vieillit très vite, la coquetterie de paraître très jeune ; et il le paraissait, resté tout semblable au portrait que les Goncourt faisaient de lui, avant la guerre, dans leur <i>Journal</i>.</div>
<div style="text-align: justify;">
Je le connus (j'avais seize ans), ayant encore son atelier de la place Boieldieu - « l'ancien atelier de Bouguereau ; disait-il ; quand je me suis installé j'ai été obligé de faire désinfecter ! »</div>
<div style="text-align: justify;">
Pendant ... oh ! plusieurs mois, j'y suis allé plusieurs fois par semaine : Rops m'avait promis un frontispice ... il s'était même, en riant, engagé « sur papier timbré », avec des croquis dans les marges. Mais avoir une promesse de Rops et la lui faire tenir, ça faisait deux ... Je m'entêtais. « Écoutez, me dit-il, venez le matin, et je travaillerai pour vous pendant que vous serez là ... » Je le pris au mot avec obstination. </div>
<div style="text-align: justify;">
Je n'ai jamais regretté que ça ait duré si longtemps ... Les séances étaient faites d'interruptions. Il marchait à travers l'atelier, s'occupant d'un tas de choses, donnant un coup de crayon toutes les semaines, l'air très jeune, très mousquetaire, alerte, la chevelure au vent - on connait le portrait de lui, par Mathey **, qui est au Musée du Luxembourg - et racontant, avec une verve, une jeunesse, dont quelques lettres, publiées dans le Catalogue de Ramizo et ailleurs, peuvent donner une idée, mais bien pâlie, si brillantes qu'elles soient, des plus admirables histoires ... Songez ! Il était arrivé de Namur à l'Hôtel Voltaire ... Il y trouvait installés Charles Baudelaire, Glatigny, Richard Wagner ... « Allons bon ! disait le garçon en regardant sa boîte de couleurs - encore un fou ! ». Et de fait il ne tardait pas à être de la bande ... Vous pensez si après un semblable début à Paris la suite du récit étincelait de rares anecdotes ... et si j'écoutais, ravi, et content de « noter » tout cela dans mon <i>Journal</i> (car j'avais déjà commencé, comme il convient, des « Mémoires Littéraires »).<br />
<div style="text-align: justify;">
La conversation de Rops ne pouvait se comparer à aucune autre ; elle touchait à tout, rebondissait, revenait, repartait sans cesse, brutale, mordante, imagée toujours et fringante. C'était, après une anecdote sur la <i>Grande Taciturne</i>, de Beaudelaire [sic], ou un enthousiasme sur ses chères plages de Flandre, quelque digression technique sur la botanique, que j'étudiais alors et où Rops était un vrai maître. C'était le développement étourdissant d'imprévu d'un article qu'il ferait - et qu'il ne faisait jamais - sur la moralité de la chair ou sur l'art décoratif, ou quelque autre de ses dadas préférés ... Je sens plus vivement, à m'en souvenir, avec quelle bonté gaie, ainsi, il se « mettait en frais » pour le tout à fait gamin que j'étais, et je sens aussi combien je lui dois, combien les conseils que me donnait sa voix brusque et nette ont heureusement contribué à détruire en moi des « idées vagues » qui y auraient peut-être moisi longtemps ...<br />
<div style="text-align: justify;">
Lorsque mon Frontispice fut fini ... je fus content et désolé ..<br />
<div style="text-align: justify;">
Je vis alors Rops à ses <i>Jeudis</i>, place Boieldieu d'abord, puis rue du Marché-des-Blancs-Manteaux ... Il avait de grands projets sur ce nouvel atelier ; mais la maladie vint, progressa vite, sa vue baissa, il ne put presque plus travailler ; bientôt cette parole si claire, si nerveuse, s'embarassa, devint difficile à comprendre ... Il ne reçut plus.<br />
<div style="text-align: justify;">
Je me souviens de la dernière « histoire » qu'il me raconta ... une aventure de voyage, dans un bal nègre, en Amérique ; il répéta plusieurs fois en terminant : «Il y avait une négresse superbe, mon cher ! ... d'une couleur admirable ! un Véronèse ! ... » Sur le seuil de la porte, il me dit : « Je vous ferai encore un frontispice, je vous le promets ! ...» Je ne devais pas le revoir.<br />
<div style="text-align: justify;">
On l'emmena à Hyères ; les nouvelles furent meilleures ou pires, - il revint à Corbeil ...<br />
Aujourd'hui il est mort ... J'ai toute la tristesse d'avoir perdu un de mes maîtres qui fut excellent pour moi ; et je sens que, malgré tout ce que l'on pourra dire, un immense artiste a disparu : l'homme qui a fait <i>La Buveuse d'Absinthe</i>, <i>L'Idole</i>, <i>Mors Syphilitiea</i> et <i>La Grande Lyre</i> ! ... </div>
</div>
</div>
</div>
</div>
</div>
</blockquote>
<br />
<br />
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;">* Nous ne la reproduirons malheureusement pas, car no</span><span style="font-size: x-small;">us n'avons pas trouvé de reproduction de bonne qualité sur Internet. A noter que vous pourrez la consulter parmi les illustrations de la biographie <i>Jean de Tinan, </i>signée Jean-Paul Goujon.</span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;">** Vous pouvez la voir <a href="http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/5d/Paul_Mathey_Portrait_de_Rops.jpg/430px-Paul_Mathey_Portrait_de_Rops.jpg">ici</a>.</span><span style="font-size: x-small;"> </span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;"></span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;"></span></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
~ * ~</div>
<div style="text-align: right;">
<i><b> A propos du peintre et graveur :</b></i></div>
<div style="text-align: right;">
<a href="http://livrenblog.blogspot.com/2010/12/quelques-felicien-rops.html">Quelques Félicien Rops chez Livrenblog.</a></div>
<div style="text-align: right;">
<a href="http://le-bibliomane.blogspot.com/2009/07/felicien-rops-tailleur-dimaiges.html">Portrait de Félicien Rops par le Bibliomane moderne.</a></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
Aphonsinehttp://www.blogger.com/profile/06049230934742182448noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7686290440876561264.post-69057045953382445912010-12-09T17:09:00.003+01:002013-03-06T18:56:50.862+01:00Jean de Tinan sur le Web <div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;">
Les pages destinées à Tinan sont rares et précieuses. En voici un échantillon, recueilli au cours de mes pérégrinations sur la toile :</div>
<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;">
<br /></div>
<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;">
<b>Présentations générales : </b></div>
<ul style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;">
<li><a href="http://freresgoncourt.free.fr/Tinan/article.htm">Tinan et les Goncourt </a>sur les site des deux frères.</li>
</ul>
<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;">
<br /></div>
<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;">
<b>A propos de <i>Maîtresse d'esthètes</i> : </b></div>
<ul style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;">
<li><a href="http://livrenblog.blogspot.com/2009/06/jean-de-tinan-willy-petite-revue-de.html">Jean de Tinan, Willy, petite revue de presse</a> par Livrenblog.</li>
<li><a href="http://livrenblog.blogspot.com/2010/09/le-divan-le-souvenir-de-jean-de-tinan.html"><i>Maîtresse d'esthètes</i> par Papyrus</a> par Livrenblog. Un article d'Emile Straus paru dans <i>La Critique</i> du 5 avril 1897.</li>
<li><a href="http://livrenblog.blogspot.com/2008/05/une-photo-de-mina-schrader-esthte-et.html">Une photo de Mina Schrader, esthète et anarchiste</a> par Livrenblog. A propos d'un des modèles d'Ysolde Vouillard.</li>
<li><a href="http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/roman_0048-8593_1995_num_25_89_3047">Compte-rendu de l'édition de Jean-Paul Goujon</a> par Mireille Dottin-Orsini sur <i>Persée</i>. </li>
</ul>
<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;">
<b>A propos de <i>L'Exemple de Ninon de Lenclos amoureuse</i> :</b></div>
<ul style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;">
<li><a href="http://livrenblog.blogspot.com/2010/08/lexemple-de-ninon-de-lenclos-amoureuse.html"><i>L'Exemple de Ninon de Lenclo</i>s amoureuse de Jean de Tinan par Paul-Louis Garnier</a><b> </b>par Livrenblog. Citation du compte-rendu de Garnier, publié dans <i>La Cité d'Art</i>, juillet-août 1898. </li>
</ul>
<ul style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"></ul>
<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;">
<b>Articles : </b><b></b></div>
<ul style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;">
<li><a href="http://livrenblog.blogspot.com/2009/10/le-centaure-vol-ii.html"><i>Le Centaure</i>, volume II</a> par Livrenblog. Index et illustrations de cette revue de luxe, dirigée par Henri Albert, et à laquelle Tinan collabora. Il y publia notamment sa <i>Chronique du règne de Félix Faure</i>.<b></b></li>
<li><a href="http://livrenblog.blogspot.com/2009/07/willy-tinan-rosny.html">Willy, Tinan, Rosn</a>y par Livrenblog, où Willy reprend<b> </b>quelques lignes d'une lettre de Tinan pour son compte-rendu d'un ouvrage de Rosny<b>. </b>Dans <i>La Critique</i> du 20 septembre 1896.<b> </b>Longuement et précisément annoté.<b> </b>Avec une photo de Jean de Tinan réalisée par Pierre Louÿs.</li>
<li><a href="http://livrenblog.blogspot.com/2009/07/jean-de-tinan-la-princesse-des-tenebres.html">Jean de Tinan : « <i>La Princesse des ténèbres</i> par Jean de Chilra-Rachilde</a> » . Compte-rendu que publia Tinan dans <i>L'Ermitage</i> en juillet 1896, idem. </li>
<li><a href="http://livrenblog.blogspot.fr/2010/12/jean-de-tinan-sappho.html">Jean de Tinan, « <i>Sapphô</i> par André Lebey</a> », chez Livrenblog. </li>
<li><a href="http://livrenblog.blogspot.fr/2010/12/salome-doscar-wilde-par-jean-de-tinan.html">Jean de Tinan, « </a><a href="http://livrenblog.blogspot.fr/2010/12/salome-doscar-wilde-par-jean-de-tinan.html"><i>Salomé</i> par Oscar Wilde</a> », idem.</li>
</ul>
<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;">
<b>Textes publiés après sa mort, articles nécrologiques :</b></div>
<ul style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;">
<li><a href="http://livrenblog.blogspot.com/2010/09/dadolphe-de-la-hire-despie-jean-de-la.html">D'Adolphe de la Hire d'Espie à Jean de la Hire. 1898-1899</a> par Livrenblog. Où l'on trouve l'article signé Jean de la Hire dans <i>L'Aube méridionale</i>, publié à l'occasion de la mort de Tinan.</li>
<li><a href="http://livrenblog.blogspot.com/2010/08/jean-de-tinan-par-paul-louis-garnier.html">Jean de Tinan par Paul-Louis Garnier</a>, par Livrenblog. Où l'on peut lire l'article nécrologique que publia Garnier dans <i>La Cité d'Art</i>, le 25 décembre 1898. </li>
<li><a href="http://www.bmlisieux.com/curiosa/delormel.htm">Jean de Tinan par Henri Delormel</a> sur le site de la BM de Lisieux. </li>
<li><a href="http://livrenblog.blogspot.com/2010/09/le-divan-le-souvenir-de-jean-de-tinan.html">Le Divan, <i>Le souvenir de Jean de Tinan</i></a> par Livrenblog. Index et extraits du numéro spécial du Divan, d'avril 1924, dédié au jeune auteur mort vingt-six ans plus tôt.</li>
</ul>
Aphonsinehttp://www.blogger.com/profile/06049230934742182448noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7686290440876561264.post-87853258432144444392010-06-29T00:44:00.002+02:002013-03-05T23:22:55.120+01:00Notice biographique.<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif; text-align: center;">
<b><br />
</b></div>
<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif; text-align: center;">
<b><i>Prolégomènes. </i></b></div>
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Né en 1874 d'un baron bibliophile et d'une mère demi-mondaine, Jean de Tinan passa la plus grande partie de son enfance auprès de sa grand-mère, à qui il fut confié très jeune. Enfant unique, il retournera au domicile parental après son baccalauréat. (Il s'appliquera par la suite à maintenir le plus de distance possible entre ses parents et lui, et ce jusqu'au seuil de la mort.) L'année 1893 représente pour lui une période de grandes découvertes littéraires et artistiques. Dans une époque de bouillonnement culturel, le jeune homme lit Maeterlinck, Régnier, mais surtout Maurice Barrès et André Gide. Il connaîtra également, lors de l'été 1893, un flirt qui sera source d'inspiration pour son premier ouvrage publié : <i>Un document sur l'impuissance d'aimer</i>. </div>
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<i><b>Première crise. </b></i></div>
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C'est justement à cette époque qu'il fait la connaissance d'Edith, amour malheureux qui fut le modèle de la Flossie d<i><span style="font-size: x-small;">ans</span></i> <i>Penses-tu réussir</i> <i>! </i>La crise sentimentale qui en résulta s'étendit, et Tinan, tout en raillant sa sentimentalité d'adolescent, en gardera une singulière nostalgie. En 1894, le jeune homme fait la rencontre d'André Lebey et de Pierre Louÿs chez l'éditeur Bailly - ils deviendront ses plus proches amis. Il se fait une place, peu à peu, dans les milieux littéraires. Arrive l'été 1894, où il est reçu premier au concours de l'Ecole d'agriculture et doit s'installer à Montpellier. Cependant, il est hospitalisé, gravement malade, trois mois plus tard : il apprend, en effet, qu'Edith vient de se marier ... Durant son hospitalisation, il se consacre beaucoup à la lecture, et découvre pleinement Stendhal, qui aura , peut-être plus encore que Barrès, une grande influence sur lui.</div>
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<i><b>Vie parisienne et noctambulismes.</b></i></div>
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Et puis c'est le retour à Paris. En compagnie d'André Lebey, de Pierre Louÿs ou encore d'Henri Albert, Tinan fréquente les milieux des brasseries et des cafés-concerts. Il fraye aussi dans les salons des revues d'avant-garde : il participe au <i>Mercure de France</i> à partir de mars 1895 ; c'est cette année-là qu'il compose un conte néo-grec, <i>Erythrée,</i> en retraite à Honfleur avec Phanette, une de ces amoureuses éphémères. En 1896, il collaborera au <i>Centaure</i>, éphémère revue de luxe dirigée par Henri Albert et y publiera notamment la <i>Chronique du règne de Félix Faure</i>. C'est une période faste, où se multiplient les conquêtes et les projets. L'été 1896 est employé à la rédaction de <i>Maîtresse d'esthètes</i>, pour le compte de Willy - presque au même moment paraît <i>Penses-tu réussir !</i>, venant compromettre l'anonymat du nègre. A partir de 1897, Jean de Tinan s'occupera également de la chronique des spectacles au <i>Mercure de France</i>, que l'on regroupera plus tard sous le titre de <i>Noctambulismes</i>. </div>
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<i><b>Des inachèvements.</b></i></div>
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Dans la dernière partie de sa vie, Tinan se retrouvera assez seul : en froid avec André Lebey depuis l'affaire Dreyfus, une courte liaison avec Marie de Régnier l'éloigne de Pierre Louÿs. Dès le début de l'année 1898, il ressent une forte mélancolie, et son état de santé s'aggrave. Il publie cette année-là<i> L'exemple de Ninon de Lenclos amoureuse</i>, fréquente un peu le salon de Madame Bulteau, mais à l'arrivée de l'été, il doit se mettre au vert, et part à la campagne - pour des raisons de santé comme pour des raisons pécuniaires. Durant les derniers mois de sa vie, il s'emploiera à écrire <i>Aimienne</i>, qui demeurera inachevé - le roman sera publié en trois livraisons au <i>Mercure de France</i>, en 1899. Jean de Tinan, lui, meurt le 18 Novembre 1898, à vingt-quatre ans.</div>
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<span style="font-size: x-small;">[Informations tirée de : </span></div>
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<span style="font-size: x-small;">* Guy Ducrey, Notice biographique dans <i>Romans fin de siècle</i>, "Bouquins", 1999.</span></div>
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<span style="font-size: x-small;">* Jean-Paul Goujon, <i>Jean de Tinan</i>, Plon, 1991.]</span></div>
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Aphonsinehttp://www.blogger.com/profile/06049230934742182448noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7686290440876561264.post-25789192472527371972010-06-22T16:45:00.002+02:002013-03-05T23:21:28.824+01:00Comme pour une mort aristocratique et regrettable.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9uK0_Fgrgj9CJaPOmRa40Qcqk5BcXbNRHhUfZbigY15iOhi-0GvVoyplcaFAwsNNgwuue-6Yzw6agyqz23W-xq-CaldQOnusvn3PuZ1VTQkDsR3PF-s_EInND_pRiThWuEDv56Nogq-g/s1600/Tinanblog.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9uK0_Fgrgj9CJaPOmRa40Qcqk5BcXbNRHhUfZbigY15iOhi-0GvVoyplcaFAwsNNgwuue-6Yzw6agyqz23W-xq-CaldQOnusvn3PuZ1VTQkDsR3PF-s_EInND_pRiThWuEDv56Nogq-g/s320/Tinanblog.jpg" width="233" /></a></div>
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<span style="font-size: small;"><i> Nez français, bouche française, yeux français</i></span></div>
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<span style="font-size: small;"><i>Parents nés en Sologne ou dans l'Angoumois gris et frais ...</i></span></div>
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<span style="font-size: small;"><i>C'est le jeune homme au destin ironique et amer</i></span></div>
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<span style="font-size: small;"><i>Qu'on aura vu toujours en veston bain de mer,</i></span></div>
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<span style="font-size: small;"><i>Et que la vie de Paris fatigua. - Il avait</i></span></div>
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<span style="font-size: small;"><i>L'espoir gamin, comme en témoigne ce portrait</i></span></div>
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<span style="font-size: small;"><i>Aux cheveux drus ... et cependant voyez</i></span></div>
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<span style="font-size: small;"><i>Comme les mains, dans leur geste le plus aisé,</i></span></div>
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<span style="font-size: small;"><i>Le démentent par leur raideur grave, - poussées</i></span></div>
<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif; text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><i>Trop longues, et naturellement croisées</i></span></div>
<div style="font-family: Times,"Times New Roman",serif; text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><i>Comme pour une mort aristocratique et regrettable.</i></span></div>
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<span style="font-size: x-small;">Henry Bataille, <i>Têtes et pensée</i><span style="font-size: x-small;"><i>s</i>, </span>1901. </span></div>
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<div style="font-family: inherit; text-align: center;">
<span style="font-size: small;">~ * ~ </span></div>
<div style="font-family: inherit; text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><br />
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Jean le Barbier de Tinan est l'un des petits oubliés de l'histoire littéraire. Il a pourtant participé activement à la vie littéraire de son temps, collaborant aux revues, publiant essais, articles et romans le temps de sa courte carrière - de quoi éditer en deux volumes ses œuvres complètes. Il meurt en 1898, à vingt-quatre ans. On publie de lui un dernier roman, laissé inachevé : <i>Aimienne</i>. Puis les années vingt voient fleurir des récits de souvenirs, de ceux qui l'ont côtoyé. Et puis, c'est le silence presque total. Il faudra attendre les années quatre-vingt pour que se publie de nouveau du Jean de Tinan. Aujourd'hui encore, il est méconnu. Point de page consacrée, quelques mentions ça et là. Alors je me propose, modestement, en m'appuyant sur ce qui fut fait, de réparer cette lacune, et de lui donner une petite place dans la vaste bibliothèque d'Internet. </div>
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<span style="font-size: small;">Jean de Tinan est devenu un mythe un peu lointain : celui de l'enfant terrible, du jeune homme fauché en pleine jeunesse - comme un autre artiste maudit, un de ces nombreux génies disparus. J'aimerais tenter de voir ce qu'il en est, de recenser les subjectivités, de les confronter aux textes qu'on a conservés. Je recenserai les écrits et les pages qui lui ont été consacrés, proposerai à la lecture quelques textes, et plus simplement encore, j'en parlerai, avec mes maladresses et mes questionnements. Une réflexion est une construction perpétuelle, et il m'a semblé que le média "blog" était mieux adapté à des investigations en cours, une pensée en train de se faire qu'un site, moins malléable. </span><br />
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<span style="font-size: small;">Études en devenir, donc.</span></div>
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Aphonsinehttp://www.blogger.com/profile/06049230934742182448noreply@blogger.com0